Né à Alger, père algérien, mère brésilienne, Karim Bensalah grandit à Haïti, au Sénégal et à Paris, où il suit des études de lettres. Il entre à la London Film School et réalise Constant Flow. Retour à Paris. Réalisateur, scénariste et comédien, ses courts-métrages, Le Secret de Fatima (2004), Racine(s) et Les Heures Blanches (2014), sont primés dans de nombreux festivals. Depuis plus de quinze ans, en France et au Brésil, Karim travaille également dans l’éducation à l’image. Son travail tourne autour de la question de l’identité.
C.J. Obasi, affectueusement surnommé « Fiery », a grandi dans le sud-ouest du Nigéria en regardant des films d’horreur et en dessinant des BD de super-héros. Diplômé en informatique de l’université du Nigéria, il se tourne vers le cinéma et réalise son premier long-métrage Ojuju en 2014, puis O-Town, un thriller policier.
En 2019, il co – fonde le collectif de cinéma nouvelle vague Surreal16 qui veut se démarquer de Nollywood, de son mode de production, des thèmes abordés et de son esthétique.
Le collectif produit Visions en 2017et Juju Stories en 2021. Au cœur de son travail, la rencontre entre les mythes traditionnels et le monde dit « moderne ».
Laurent Chevallier, né en 1955, s’oriente dès ses études vers le documentaire. Assistant caméraman, directeur de la photographie pour des réalisateurs comme Jean-Jacques Beineix, René Allio, Patrice Leconte, il réalise dès 1979 de nombreux documentaires pour la télévision française. En 1990, Djembefola l’amène en Guinée où il va réaliser L’Enfant Noir (1995), adapté du roman de Camara Laye, Circus Baobab (2000), Hadja Moï (2005), Momo le doyen (2006), La Trace de Kandia (2014) et, enfin, Le Courage en plus.
Billy Touré, né en décembre 86, est réalisateur, technicien du son, assistant caméra spécialisé en prises de vues aériennes. Comme ingénieur du son, il a notamment travaillé sur les films La Trace de Kandia (2014), L’Absence de Mama Keïta (2008), Tout l’or du monde (2006), Il va pleuvoir sur Conakry (2005). Son court-métrage Une journée de N’Ga Touré (2013) a obtenu le Prix du meilleur documentaire au Festival Premier Film de Conakry. Le Courage en Plus est son premier long-métrage.
Réalisatrice, scénariste et productrice marocaine, Asmae El Moudir vit entre Paris et Rabat. Titulaire d’un master en production de l’Institut supérieur de l’information et de la communication de Rabat, elle a étudié à la FEMIS à Paris. Passionnée par son pays, la mémoire et le souvenir, Asmae a réalisé plusieurs courts-métrages documentaires, présentés et distingués dans les plus grands festivals du monde. En 2020, elle réalise un moyen-métrage, The Postcard. La Mère de tous les mensonges est son premier long-métrage.
Réalisateur, scénariste, producteur de cinéma et homme politique haïtien, Raoul Peck est né à Port-au-Prince (Haïti) en 1953. Ses parents fuient la dictature de Duvalier et s’installent avec lui au Congo. Après des études d’ingénieur en France, en Allemagne et aux USA, il se tourne vers le journalisme puis le cinéma. Parmi ses films les plus célèbres, des documentaires, Haitian corner (1988), Lumumba la mort d’un prophète (1990), Haïti le silence des chiens (1994), Le profit et rien d’autre (2001)et desfictions, dont L’Homme sur les Quais (1993), Lumumba (2000), Sometimes in April (2005).Ministre de la Culture de la République d’Haïti de 1995 à 1997, il a éténommé en 2017 pour l’Oscar du meilleur documentaire avec I Am Not Your Negro.
Actrice, réalisatrice, scénariste et productrice franco-sénégalaise, Mati Diop est née en juin 1982 à Paris (France). Après des débuts comme plasticienne et un premier rôle dans 35 rhums de Claire Denis en 2008, elle a construit une œuvre mutante primée dans de nombreux festivals et s’est imposée comme l’une des figures majeures du cinéma d’auteur international. Son cinéma nomade, romanesque et politique transgresse les frontières entre les genres, les formats, comme une extension de sa double identité et d’une créolité revendiquée. Elle a réalisé entre autres Atlantiques (CM), Mille soleils, Atlantique (premier long-métrage de fiction, 2019, Grand Prix du Festival de Cannes), Dahomey (2024, long-métrage documentaire).
En créant sa maison de production Fanta Sy à Dakar, elle poursuit son engagement sur le continent africain.
Luck Razanajaona, né en 1985, est un cinéaste malgache diplômé de l’École des arts visuels de Marrakech en 2011. Il a participé à des « ateliers » prestigieux tels que The Berlinale Talent Campus, The Rotterdam Lab et La Fabrique des Cinémas du Monde à Cannes. Ses courts-métrages, Le Zébu de Dadilahy (2013), Madame Esther (2015), Faritra (2021) ont été sélectionnés et primés dans de nombreux festivals à travers le monde, dont le Fespaco. Disco Afrika est son premier long-métrage.
Acteur et réalisateur dakarois, Mamadou Ottis Bâ apprend à Paris l’art dramatique puis le cinéma à la FEMIS. 2011, premier court-métrage, Une histoire vraie, suivi de Le rêve d’Amadou, (short film corner Cannes 2013).
Dent pour dent est présenté en compétition au Fespaco 2023. Nourri des films de Sembène Ousmane – Xala ou Le Mandat – Ottis traite sa société dans son ensemble : « Relation hommes-femmes, situation économique, enfants de la rue, émigration, éducation, des sujets qui forment une image avec des millions de pixels (..) celle que l’on voit. »
Né dans la casbah d’Alger le 16 janvier 1932, Mohamed Zinet rejoint l’Armée nationale de libération pendant la guerre. Blessé, il est envoyé en Tunisie, où il intègre la troupe de théâtre du FLN. Il a fait partie du Théâtre national algérien. Au cinéma, il a été l’assistant de Gillo Pontecorvo pour la Bataille d’Alger en 1965. Acteur dans de nombreux films français, dont Trois cousins (R. Vautier, 1970) Dupont Lajoie (Y. Boisset, 1975), il doit son seul premier rôle à Daniel Moosmann, dans Le Bougnoul en 1975. Tahia Ya Didou est son unique film de cinéaste.
UNE ÉTOILE FILANTE MOHAMED ZINET
Tahia Ya Didou de Zinet, le premier film urbain.
« Si, comme je le pense, le sujet principal du cinéma est le temps et la mémoire, alors Tahia Ya Didou est un objet parfait de cinéma. Et de nostalgie. Avant de le voir, nous savions déjà que c’était un film précieux. Parce que c’était Zinet. À 9 ans, Zinet est monté sur les planches; acteur, poussé par la Guerre d’Algérie, il alla à travers le monde. 1962 le trouvera en Scandinavie dans le rôle d’Amédée de Ionesco. En 1963, il présentera au public d’Alger sa pièce Tibelkachoutine. En 1964, il est assistant sur la Bataille d’Alger de Pontecorvo. Il est aussi journaliste, humoriste, dessinateur, mais ce qu’il y a de plus important pour le cinéma et pour nous dans les bagages du petit homme de la Casbah, c’est la liberté. Cette liberté que nous ne connaissions pas, nous les Enfants de l’Algérie pétris par les grandes causes nationales. Zinet vivait sa liberté d’homme, aussi difficile soit-elle. Cette liberté fit de lui un paria dans la société de la Révolution nationaliste et socialiste, souterrainement islamiste. On le retrouva mort sur un trottoir, un matin gris à Paris. Il me disait, « Tous ceux que je rencontre veulent m’offrir à boire, personne ne m’offre à manger. » Qu’elle est triste la Révolution quand elle laisse mourir ses poètes, et qu’elle empêche ses femmes de danser !
Wassyla Tamzali
Publié en mai 2013 dans Le Quotidien d’Oran (puis dans les Temps Modernes).
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