Akli Tadjer

Gentilly, la banlieue parisienne, les cités HLM, les bandes : l’adolescence d’AkliTadjer, né en 1954, aurait pu se limiter à cela. Si ce n’était son goût immodéré pour la lecture !

Il quitte tôt l’école et fait de nombreux petits boulots, dont coursier dans un journal. Il y est repéré par un rédacteur en chef qui l’inscrit à la prestigieuse école de journalisme de la rue du Louvre. En 1984, un voyage en Algérie lui inspirera son premier roman : Les A.NI. du Tassili (couronné par le prix Georges-Brassens) dont il fera l’adaptation pour la télévision. (Trois de ses romans seront adaptés à la télévision).

Akli Tadjer débute alors une carrière de scénariste, métier qu’il exercera pendant plusieurs années avant de sortir son deuxième roman, Courage et patience, publié chez Lattès en 2000. Suivront, entre 2000 et 2022, une douzaine de romans dont, en 2002, Le porteur de cartable couronné par le prix Maghreb-Méditerranée-Afrique, en 2005 Alphonse,en 2006 Bel-Avenir(prix du roman populiste) et en 2016 La reine du Tango. En 2021, D’Amour et de Guerre reçoit le Grand Prix du roman métis. Plusieurs de ses romans (Les A.NI. du Tassili, Le porteur de cartable, Alphonse, D’Amour et de Guerre…) ont pour cadre l’Algérie, plus précisément la Kabylie, et pour thème les relations complexes des Français d’origine algérienne avec leur pays d’origine.

La plume d’Akli Tadjer ne cesse de séduire le public et la critique qui saluent unanimement chacune des nouveautés de l’écrivain.

L’oeuvre de Akli Tadjer

1984  Les A.NI. du Tassili (Prix Georges Brassens 1985)
2000  Courage et patience (Grand Prix du Var)
2002 Le Porteur de cartable (Prix Maghreb-Méditerranée-Afrique)
2005  Alphonse
2006  Bel-Avenir (Prix du roman populiste 2006)
2008  Il était une fois… peut-être pas (Prix auféminin.com, Prix des lecteurs du Var)
2009  Western
2012  La Meilleure Façon de s’aimer
2014  Les Thermes du paradis (Prix Albert Bichot du Salon de Livres en Vignes 2014)
2015  Un semplicegesto di tenerezza : Garzanti
2015  Paradisbaden : Sekwa
2016  La Reine du Tango (Prix Nice-Baie-des-Anges)
2016  Das Paradis gleichum die ecke : Blanvalet
2018  La vérité attendra l’aurore
2019  Qui n’est pas raciste, ici ?
2021  D’Amour et de Guerre. Les Escales (Grand Prix du roman métis 2021)
2022 D’Audace et de Liberté. Les Escales (Grand Prix de Villeneuve-sur-Lot)

Erige Sehiri

Erige Sehiri est une réalisatrice et productrice franco-tunisienne. Avec sa société de production, HENIA, elle développe des documentaires d’auteur, récompensés notamment à Visions du Réel, l’IDFA, Cinémed…

En 2018, son premier long-métrage documentaire, La Voie Normale, est resté à l’affiche durant six semaines dans les cinémas tunisiens.

En 2021, elle écrit, tourne et produit son premier long-métrage de fiction, Sous Les Figues, et remporte plusieurs prix à la Mostra de Venise (Final Cut in Venice). Elle est ensuite sélectionnée pour la 54e Quinzaine des Réalisateurs à Cannes 2022.

« Je voulais tourner un film sur des jeunes qui animent une radio rurale et quand j’ai rencontré Fidé, j’ai eu un coup de coeur. Elle n’était pas spécialement intéressée par le casting, mais elle a fini par auditionner. Je lui ai demandé ce qu’elle faisait pendant l’été. Elle m’a répondu qu’elle travaillait dans les champs, et m’a proposé de l’accompagner lors d’une journée de travail. Je suis donc allée voir ces femmes au labeur. À partir de là, j’ai décidé de changer complètement mon film ! Ces ouvrières agricoles m’ont émue. J’ai discuté avec elles de ce qu’elles vivent au quotidien, de leur manière de travailler, de leurs relations avec les hommes, du patriarcat : il y avait déjà tellement de matière ! Je tenais à donner un visage à ces travailleuses habituellement invisibles. Je me suis alors mise à écrire en écoutant en boucle L’Estaca, un chant contestataire né sous Franco. Dans sa version arabe tunisienne de Yesser Jradi, c’est un chant sur le labeur, l’amour et la liberté, que j’ai tout naturellement choisi comme musique pour le générique du film »

Sana Na N’Hada

Un des cinéastes majeurs de Guinée-Bissau

30 ans après Xime, il revient, sur l’histoire de la lutte armée pour l’indépendance en Guinée-Bissau et sur ce qu’il reste de l’héritage d’Amilcar Cabral, à travers Nome à la fois fiction et archive irremplaçable de la guerre, filmée par lui et par Flora Gomes.

Sana Na N’Hada, né en Guinée-Bissau en 1950, est l’auteur de 3 longs-métrages. Il a étudié le cinéma à l’Institut cubain des arts et industries cinématographiques où Amilcar Cabral, le leader révolutionnaire, avait envoyé plusieurs jeunes apprentis cinéastes, dont Flora Gomes, un des premiers invités de Visions d’Afrique.

À son retour en Guinée-Bissau, Sana Na N’Hada documente la guerre d’indépendance puis réalise sa première fiction, Xime, présentée à Cannes en 1994. Son cinéma va se construire dans des allers-retours entre la mémoire de l’occupation portugaise, les luttes d’indépendance et une méditation sur la force des sociétés traditionnelles en Guinée-Bissau. Il y voit un modèle écologique où les humains acceptent les puissances naturelles auxquelles ils savent appartenir pour affronter les défis du monde moderne.

Sembène Ousmane

« Sembène Ousmane, l’ainé des anciens, comme tout le monde l’appelait de son vivant, écrivain reconnu dans le monde entier, premier cinéaste africain de fiction, méritait bien seize ans après sa disparition qu’on se penche à nouveau sur son œuvre, véritable « comédie africaine moderne ».

S’inspirant de sa vie et de son expérience, Sembène, l’enfant insoumis de Casamance, le tirailleur sénégalais, le docker du port de Marseille, l’artiste, a fait un choix déterminant : il a pris le parti de la littérature et du cinéma pour pouvoir vivre et agir dans l’Afrique postcoloniale. Son œuvre est en prise directe avec les enjeux de la modernité et les grands défis contemporains. Dans mon livre Sembène Ousmane un homme debout, je tisse les liens entre romans et fictions cinématographiques à la découverte de personnages hauts en couleur. La foi de Sembène dans la force des hommes et des femmes à s’éveiller à la conscience du monde est d’une grande actualité. Il a raconté des histoires d’hommes et de femmes debout, des histoires de passions, de désir d’actions, à travers drames et comédies. »

Valérie Berty

Apolline Traoré

Appoline Traoré est née en 1976 à Ouagadougou d’un père diplomate. La profession de son père lui fait parcourir le monde. À 17 ans, la famille s’installe aux États-Unis et elle fait des études à l’Emerson College de Boston, un établissement réputé dans les domaines de l’art et de la communication.
Elle réalise plusieurs courts métrages dans les années 2000, notamment The Price of Ignorance (Le Prix de l’ignorance) en 2000, sur la victime d’un viol à Boston, aux États-Unis, et Kounandi (La Personne qui porte chance) en 2003, sur une naine rejetée de tous, film sélectionné pour le festival international du film de Toronto 2004.

Elle produit son premier long-métrage en 2004 : Sous la clarté de la lune, puis rentre au Burkina Faso en 2005, et travaille avec Idrissa Ouedraogo, son mentor et ami. En 2008, elle réalise une série télévisée, Le Testament. Deux longs métrages la font connaître à l’international : Moi Zaphira en 2013, puis Frontières en 2017, un film primé au Fespaco, le festival de cinéma de Ouagadougou, tout comme Desrances en 2019.

Pour la troisième fois de sa carrière, la cinéaste était en compétition lors de la 28e édition du Fespaco avec son cinquième film,  Sira  qui a remporté l’Etalon d’argent et 5 prix spéciaux.

« Sans compromis, Sira  le film d’Apolline Traoré l’est autant que sa réalisatrice, qui s’affirme dans son cinquième long-métrage, entre résilience et résistance. Sira est un symbole : « Mon film parle du terrorisme dans le Sahel et raconte comment les populations se battent pour se défendre et survivre. J’ai décidé de prendre une femme comme héroïne, car depuis le début de ce fléau, on parle beaucoup des actions de l’armée ou des politiciens, mais on parle beaucoup moins des femmes, et de comment elles se battent. »
Sophie Garcia. Le Monde

Anisia Uzeyman

Anisia Uzeyman est une actrice, dramaturge et réalisatrice franco rwandaise, formée à l’école du TNB de Rennes. Comédienne, elle a d’abord beaucoup travaillé pour le théâtre.

Au cinéma, elle a joué, entre autres, pour Emmanuel Finkiel et Florent-Emilio Siri (Nid de guêpes), puis dans Tey d’Alain Gomis et Ayiti, Mon Amour de Guetty Felin. 

En 2016 elle passe à la réalisation avec Dreamstates, film experimental, entièrement tourné à l’IPhone.

Saul Williams

Saul Williams né le 29 février 1972 à Newburgh, État de New York, est un poète, musicien, slameur et acteur américain connu pour mêler poésie et hip-hop alternatif.

Il a fait ses débuts d’acteur dans le film Slam de Marc Levin (Caméra d’Or 1998 à Cannes), qu’il a coécrit et dans lequel il joue. Film qui a été un véritable tremplin pour sa carrière à l’international ; et c’est en tant que poète et musicien que Saul Williams fait des tournées et donne des conférences un peu partout dans le monde, dans de nombreuses universités notamment.

Il a rencontré Anisia Uzeyman, aujourd’hui son épouse, en interprétant en 2013, à Dakar le film Tey (Aujourd’hui) d’Alain Gomis, dans lequel elle jouait également.

Neptune Frost est son premier long métrage en tant que réalisateur.

Rosine Mbakam

Réalisatrice de fictions et de documentaires, Rosine Mbakam est diplômée de l’Institut national supérieur des arts du spectacle et des techniques de diffusion (INSAS – Belgique) en 2012.

Elle a grandi au Cameroun et s’est formé à Yaoundé à l’image, au montage et à la réalisation. Elle réalise un premier court-métrage de fiction Tu seras mon allié, primé dans plusieurs festivals internationaux.

Son premier long-métrage, Les Deux Visages d’une femme bamiléké (2017), est sélectionné dans plus d’une soixantaine de festivals et son film suivant, Chez Jolie Coiffure, connaît une audience encore plus large. En 2021, Les Prières de Delphine a reçu le Prix des Jeunes au festival Cinéma du Réel.
Son dernier long-métrage, Mambar Pierrette, a été sélectionné à Cannes en 2023 à la Quinzaine des Réalisateurs.

FILMOGRAPHIE

2017 : Deux Visages d’une femme bamiléké
2018 : Chez Jolie Coiffure
2021 : Les Prières de Delphine
2021 : Prisme, en coréalisation avec Eléonore Yaméogo et An van. Dienderen
2023 : Mambar Pierrette

Kamal Lazraq

Né à Casablanca en 1984, Kamal Lazraq fait ses études de droit et de sciences politiques à Paris. En prime il y découvre le cinéma, à travers des films comme Sonate d’Automne d’Ingmar Bergman, qui lui a fait découvrir toute la puissance émotionnelle que pouvait receler le cinéma. Il découvre aussi des films proches de son cinéma : le néo-réalisme italien, Ken Loach, le cinéma américain des années 70.

Du coup, il passe le concours d’entrée de la FEMIS, dont il sort diplômé du département réalisation en 2011. Son court métrage de fin d’études, Drari, reçoit le 2ème Prix de la Ciné fondation à Cannes et le Grand Prix du court-métrage du Festival Entrevues de Belfort.

l réalise ensuite Moul Lkelb (l’homme au chien) en 2013, film qui reçoit de nombreux prix dans des festivals internationaux et qui est une sorte d’ébauche de son premier long métrage Les Meutes, pour lequel il est lauréat 2021 de la Fondation Gan pour le Cinéma.

Le film a obtenu le Prix du Jury de la sélection Un Certain Regard, Cannes 2023.