Communion

Un couple, un chat, un virus. Durant le confinement, Sara travaille chez elle dans le secteur humanitaire pour aider les personnes en détresse durant la crise du Covid-19. Son mari Kais, psychotique, se trouve sans médicaments, en pénurie. De là commence une longue et dure descente aux enfers alors que la nature reprend ses droits et l’air devient plus pur et plus respirable…


«Quant à Nejib Belkadhi, encore dans la contrainte, il se retrouve à jouer le rôle principal, (…) il a réussi à être devant et derrière la caméra. «Je considère que c’est très prétentieux qu’un réalisateur joue un rôle principal dans ses films. En ce qui me concerne, je n’avais pas beaucoup de choix et c’était très difficile pour moi de jouer ce rôle», explique-t il.
“Je ne nie pas que c’était une belle expérience, mais c’est très compliqué d’être à la fois réalisateur et acteur : c’est l’un des exercices les plus difficiles que je n’ai jamais fait. De plus, l’aspect personnel du film a rendu l’expérience plus compliquée pour moi.»
Asma Drissi – La Presse 31/12/2021

«Lors de la projection Presse, Nejib Belkhadi a avoué que ce film n’a pas suivi un schéma traditionnel, « c’est un film que j’ai fait presque comme une thérapie » dit-il. « L’écriture du texte a pris tout juste 5 jours. Je me suis soigné grâce à cette production avant de m’adresser aux autres »».
Sara Tanit- TEKIANO 18/12/2021

Le film «Communion» a remporté le Prix du meilleur film au New York City International Film Festival (NYCIFF) et le Grand Prix du Nil au Festival du Film africain de Louxor en mars 2022.

La Conspiration du Caire (Boy From Heaven)

Adam, simple fils de pêcheur, intègre la prestigieuse université Al-Azhar du Caire, épicentre du pouvoir de l’Islam sunnite. Le jour de la rentrée, le Grand Imam à la tête de l’institution meurt soudainement. Adam se retrouve alors au cœur d’une lutte de pouvoir implacable entre les élites religieuse et politique du pays.


«Un thriller puissant et saisissant.
Acte engagé et courageux, la nouvelle réalisation de Tarik Saleh impressionne par son montage chirurgical, l’absence du moindre détail superflu et la maîtrise parfaite de ses différents enjeux. On ressort de là ébahi par la virtuosité d’un scénario (récompensé à juste titre au Festival de Cannes) et par les faits racontés, cette corruption ubiquiste d’un gouvernement qui veut dicter ses lois aux sphères religieuses, et cet établissement dont chaque Cheikh enseigne sa propre doctrine, prépare ses disciples à imposer sa pensée. À ne pas manquer !»
Christophe Brangé – Abus de ciné

«Comment d’habitude, Saleh laisse apparaître une volonté de fer dans un cinéma de velours, dénonce à tout va, politique et religion, oppose les mondes, tisse une toile étouffante dans un pur film de genre, porté par Farès Farès (déjà présent dans « Le Caire confidentiel ») et une jeune découverte dont on a pas fini de reparler, Tawfeek Barhom. Un film implacable, haletant, pamphlet aussi fin que courageux. Passionnant de bout en bout »
Fabrice Leclerc 05/2022 – Paris Match

Boy from Heaven a obtenu le Prix du scénario et le Prix François Chalais à Cannes en 2022

Bendskins

À Yaoundé, pour échapper au chômage, beaucoup de jeunes camerounais gagnent leur vie en tant que conducteurs de mototaxis ou «bendskins», comme on les appelle plus trivialement. Ce film propose une immersion dans le quotidien de trois d’entre eux : Sani, Marie et Franck.


« Bendskins, les mototaxis qui racontent le Cameroun…
Bendskins de Narcisse Wandji est un drame à la fois drôle et acide où la langue, l’accent, les décors et le développement du scénario dépeignent avec justesse, les travers de la société camerounaise. Quel est donc ce pays où on préfère se faire justice soi-même, au lieu de contacter la police, par exemple ? Eh bien, c’est le pays des Benskineurs à profusion. »
Max Lobé Août 2021

Benskins a été désigné comme meilleur film camerounais au Festival Écrans Noirs (Yaoundé, Cameroun) en novembre 2021.

Aya

Aya grandit avec sa mère sur l’île de Lahou. Joyeuse et insouciante, elle aime cueillir des noix de coco et dormir sur le sable. Pourtant, son paradis est voué à disparaître sous les eaux. Alors que les vagues menacent sa maison, Aya fait un choix : la mer peut bien monter, elle ne quittera pas son île.


«Les pieds plantés dans le sable, la tête droite et le regard rieur, Aya proclame qu’elle ne partira jamais. Avec sa magnifique photographie et son montage sensoriel, cette fiction qui emprunte largement au documentaire nous fait sentir le sable, le sel et la présence entêtante de la mer dans laquelle se fondent rêve et réalité, visible et invisible. Mais la grande force de la mise en scène est de nous river au pas insouciant de son héroïne, à son entêtement joyeux, à son reste d’enfance terriblement vivant et solaire, pour parcourir avec elle ce territoire en train de disparaître.»
ACID ( Philippe Fernandez, Ina Seghezzi, Pascale Hannoyer)

«Le premier long métrage de Simon Coulibaly Gillard convainc tant par la contagieuse vitalité d’Aya, que par la beauté de l’image, le souffle de l’océan, un océan aussi versatile que volubile, qui semble murmurer à l’oreille des habitants. Un océan démiurge, qui se charge de réécrire leur destin. Une beauté formelle quand on sait que le film a été tourné avec une micro-équipe, ce que jamais on ne devine à l’écran. Le réalisateur assure l’image, le son, la continuité, et la direction artistique, tandis que deux assistants réalisateurs assurent les traductions comme les contacts avec les habitants de l’île, acteurs amateurs rejouant leur présent.»
Aurore Engelen (Cineuropa)

Aya a fait partie des films sélectionnés et présentés à Cannes en 2021 par l’ACID (L’Association du Cinéma Indépendant pour sa Diffusion)

Ashkal

Dans un des bâtiments des Jardins de Carthage, quartier de Tunis créé par l’ancien régime mais dont la construction a été brutalement stoppée au début de la révolution, deux policiers, Fatma et Batal, découvrent un corps calciné. Alors que les chantiers reprennent peu à peu, ils se penchent sur ce cas mystérieux. Quand un incident similaire se produit, l’enquête prend un tour déconcertant…


«Un mot sur le titre. Pourquoi Ashkal ?
En arabe c’est le pluriel de forme, de motif. On l’utilise pour parler de la forme d’une structure, des motifs d’un vêtement, d’un tapis, ou même de la forme de quelqu’un, sa silhouette. Le mot appartient aussi au vocabulaire de l’architecture, ce qui m’importait. On le trouve encore dans une expression qu’on peut traduire par «De formes et de couleurs» et qui décrit une diversité, voire une profusion de formes… J’avais d’abord pensé à un titre anglais, Shapes par exemple. Mais la traduction arabe sonne bien, et comme c’est un film tunisien, il m’a semblé qu’un titre arabe était bienvenu.»
Youssef Chebbi – Dossier de presse

«C’est le portrait politique d’une violence institutionnalisée (…). Par la beauté de sa mise en scène, Youssef Chebbi ouvre différentes portes narratives et sait stimuler l’imaginaire. Il y a un formidable sens de l’étrange et de l’incongru dans Ashkal : les portraits robots y sont sans visage, les troupeaux de moutons prennent place dans les ruines, les barres d’immeubles désolées ont un quelque chose de SF. Ce passionnant long métrage par un cinéaste très doué provoque un envoûtant vertige.»
Le Polyester 15/07/22

Ashkal a été sélectionné et présenté à la Quinzaine des réalisateurs à Cannes en 2022,

L’Empire du Silence

Depuis vingt-cinq ans, la République Démocratique du Congo est déchirée par des guerres largement ignorées des médias et de la communauté internationale. Des crimes sont commis en toute impunité. Le film « L’empire du silence » (le 13ème documentaire de Thierry Michel sur la RDC) témoigne des souffrances mais aussi des espoirs du peuple congolais enlisé dans des conflits qui comptent des centaines de milliers, voire des millions de victimes.


«L’Empire du Silence n’est pas seulement une œuvre bouleversante d’un expert de la région, il est également et surtout un cri d’indignation d’un grand humaniste pour dénoncer l’insoutenable injustice, l’impuissance, voire la complicité des institutions nationales et internationales dans la souffrance des enfants, des femmes et d’hommes du Congo.»
Docteur Denis Mukwege, prix Nobel

«Ce documentaire édifiant, choquant par la mise en lumière du silence de la communauté internationale, constitue bien sûr un document indispensable.
Thierry Michel lui-même en parle de la façon suivante : «Mon film doit réveiller les consciences. C’est un cri et un appel à la justice ! ». L’Empire du silence comporte des archives absolument inestimables (certaines images sont assez dures, on s’en doute) dont beaucoup sont inédites, des témoignages de réfugiés, journalistes, avocats, représentants des Nations Unies, etc. L’approche, à la fois historique et pédagogique, claire, circonstanciée et détaillée donne toute sa force à ce film qu’il faut voir et faire découvrir. Afin de ne pas oublier, de faire connaître la souffrance d’un pays et de contribuer à ce qu’un jour justice soit faite et que plus jamais le silence ne recouvre, n’étouffe une vérité extrêmement dérangeante et terrifiante.»
Éric Fontaine – Le bleu du miroir

Burning Casablanca (Zanka Contact)

Rock star déchue, Larsen Snake revient dans sa Casablanca natale où il fait la rencontre explosive de Rajae, une fille de la rue à la voix d’or. Ils écument les nuits de la ville et tombent éperdument amoureux. Mais leur passion est vite rattrapée par leur passé, et le couple sauvage prend la route du désert pour échapper à ses démons.


«Dans mon esprit, Burning Casablanca n’est pas un film, mais un incendie. Le désir de ce film a avancé en moi comme un feu de forêt, se nourrissant de tout sur son passage. De tout ce que j’aime : le rock marocain des années 70 et les westerns spaghettis, les bagues à tête de mort et les personnages de femmes fortes, le rêve de filmer de la musique live en 35mm cinémascope et celui d’écrire dans l’argot urbain et poétique de Casablanca. L’émotion est la seule réalité au cinéma, la seule chose que vous emmenez avec vous en sortant de la salle. Un film c’est un sort que l’on vous jette, une croyance en la magie.»

Ismaël El Iraki – Rollingstone 18/10/21

«Une scène d’ouverture comme échappée d’un Tarantino, un plan final à la Sergio Leone. Et entre les deux, une histoire d’amour tapageuse entre deux âmes perdues (une rock-star déchue et une fille de la rue)… Burning Casablanca avance à 100 à l’heure, nourri de ces références cinématographiques assumées car en phase avec les mille et une sensations qu’inspire à Ismaël El Iraki l’autre personnage central de son premier long : la ville de Casablanca… Du brut, du vrai, de l’incandescent sublimés par son format scope.»

Thierry Chèze – Première 21/10/21

Burning Casablanca a été sélectionné au festival de Venise (Sélection Orizzonti) et l’actrice Khansa Batma a reçu le Prix d’Interprétation féminine. Meilleur film africain au festival de Louxor 2021.

Le Thé au Harem d’Archimède

Dans une cité dortoir de la banlieue parisienne. Chaque matin, avant de se rendre au travail, Josette confie son fils à Malika, qui l’envoie à l’école en même temps que ses propres enfants. Madjid, l’aîné, passe son temps à écouter de la musique ou à flâner avec Pat, son inséparable ami. Le soir, ils retrouvent un groupe de copains et organisent des virées à Paris : une séance de ciné ou, plus rarement, un repas. Peu à peu, les deux amis sombrent dans la petite délinquance.


«Des HLM aux rues et cafés de Paris, Mehdi Charef saisit avec une sensibilité dénuée de clichés le parcours de ces fils de l’immigration, marqué par l’ennui, la honte et l’envie. Sorti en 1984, ce film autobiographique fait figure de précurseur puisqu’il ouvre la voie aux témoignages de la génération Rap qui, entre musique et cinéma, fera résonner loin le cri des cités. IAM, NTM ou « La Haine » sauront porter haut et fort les revendications et la volonté de reconnaissance de cette communauté dont Mehdi Charef esquisse le portrait dans un style réaliste et teinté d’onirisme. Un film frais, novateur et poétique.»
Passion Cinéma 2014

«En montrant avec simplicité et authenticité la pluralité ethnique des cités, absente des représentations antérieures de cet espace social, Le Thé au harem d’Archimède construit un visage inédit de la banlieue dans le cinéma de fiction. Avec ce premier film, Mehdi Charef ouvre la voie d’une réflexion sur les enjeux sociologiques des espaces périurbains, toujours en développement aujourd’hui…»
Carole Milleliri – Crititikat

Le thé au harem d’Archimède a été récompensé aux Césars en 1986 : César du meilleur premier film et nomination au César du meilleur espoir masculin pour Kader Boukhanef, après avoir obtenu le Prix de la jeunesse au festival de Cannes et le Prix Jean Vigo en 1985.

Le Destin

L`histoire se passe en Andalousie arabe, au 12ème siècle. Averroès, l`un des plus prestigieux  philosophe de l`Islam, établit les préceptes qui influenceront toute la pensée humaine jusqu`à nos  jours. Voulant amadouer les Intégristes, le Calife El Mansour ordonne l’autodafé de toutes les  œuvres du philosophe. Ses adeptes et ses proches décident d’en faire des copies et de les passer à  travers les frontières.


« « Ils » ont interdit L’Emigré. Sous prétexte qu’il représentait un prophète. Et Chahine de leur répondre d’un grand coup d’irrévérence, par un film magistral contre l’intégrisme et l’intolérance. Le Destin, situé au 12° siècle en Andalousie arabe, est un tourbillon épique foisonnant d’allusions au temps présent comme à l’Histoire, une révolte contre l’obscurantisme, un bouillonnement où Chahine est au plus fort de son style, alliant souffle hollywoodien (où il a étudié) et grouillement humain de ses sources : l’âge d’or du cinéma populaire égyptien alliant comédies musicales et mélos sociaux.» O. Barlet Africultures 

« S’emparer de l’histoire d’un Averroès aux prises avec les intégristes de son époque, c’était bien sûr pour Chahine une invitation à regarder droit dans les yeux l’islamisme du XXème siècle finissant. Mais fidèle à lui-même, c’était avant tout en homme de spectacle qu’il inscrivait ainsi son travail de cinéaste dans le combat de son temps. Mélodrame, émotions, histoire d’amour, chansons, danse… Comme il le rappelait au micro de Michel Ciment, c’est dans les ressorts d’un cinéma populaire que Youssef Chahine plaçait sa confiance pour embarquer le spectateur dans ses histoires….. » Franc Culture 21/12/2019 

 Prix du cinquantième anniversaire du Festival de Cannes en 1997

Gare Centrale

A la gare centrale du Caire, Kenaoui, mendiant boiteux, gagne sa vie en vendant des journaux tout en regardant les jolies filles. Sa préférée, la belle et plantureuse Hanouma, lui inspire une passion sans bornes, mais cette dernière repousse sans arrêt ses avances, lui préférant un bagagiste syndicaliste. Kenaoui ne supporte pas longtemps l’indifférence de son aimée…


« « Gare centrale » est, à l’instar de « À bout de souffle » ou du « Voleur de bicyclette », un film majeur de son temps. Une œuvre à la lisière du mélodrame, du néo-réalisme, du documentaire mais aussi du fantastique. En seulement une heure et quelques minutes, Chahine livre une œuvre d’une rare acuité et d’une extrême richesse thématique. Après la levée de son interdiction de diffusion, il passera de manière très régulière à la télévision égyptienne et sera (re)découvert en France seulement en 1982 lors d’une diffusion pendant l’émission Cinéma sans visa.»
Damien Le Ny – DVD CLASSIK 25/06/202

«Mais, surtout, il y a un acteur stupéfiant sur les épaules duquel repose l’inoubliable personnage de Kenaoui : Youssef Chahine lui-même qui, audacieux et lucide, s’est auto-accordé le rôle. Bien sûr, Chahine a toujours été profondément acteur, il en a même reçu la formation (…) mais il n’a jamais si bien coïncidé avec un rôle comme avec celui-là : Kenaoui, boiteux chaplinesque d’une beauté ténébreuse et d’un mental fragile est une des inventions les plus belles et étranges que nous ait jamais données le cinéma.»
Olivier Séguret – LIBÉRATION 25/07/1995