Bikiya Graham-Douglas

Productrice et actrice de For Amina

Bikiya Graham-Douglas est une artiste aux multiples talents. Productrice et actrice multi primée, elle a joué dans de très nombreux films et séries pour le cinéma et la télévision, dont Battleground (la plus grande série TV d’Afrique sur DSTV) For Amina, Funmilayo Ransome Kuti ou War : Wrath and Revenge. Elle est également musicienne, chante du jazz et se produit sur scène.

Entrepreneure, elle a créé la Fondation Beeta Universal Arts, avec laquelle elle a produit plus de 400 événements artistiques, des fictions, des documentaires. Son but : mobiliser de jeunes artistes à travers éducation, productions et compétitions. Sa voix résonne bien au-delà du divertissement, défendant l’identité africaine, les droits humains, et la justice contre les violences sexuelles et sexistes au Nigéria. En 2019, elle a été membre du Jury longs-métrages fiction au 26e FESPACO.

Greta-Marie Becker

Greta-Marie Becker a grandi entre Allemagne et Équateur. Son premier long-métrage, The Whisper of Marimba (2020), fut programmé dans une 40aine de festivals internationaux. Germaine Acogny… est son second long-métrage.

« Mon film trouve sa source dans notre rencontre, celle d’une jeune réalisatrice berlinoise et d’une légende de la danse africaine contemporaine […] qui danse vers la liberté et ouvre un chemin pour de futures générations de danseurs noirs. » Greta-Marie Becker

Jean-Claude Barny

Né en Guadeloupe en 1965, autodidacte mais spectateur assidu, Jean-Claude Barny réalise à 29 ans un court-métrage. Mathieu Kassovitz lui confie alors le casting de La Haine. En 2003, son premier long-métrage, Nèg Maron, décrit une jeunesse antillaise désoeuvrée, ignorante de son histoire. En 2006, il signe Tropiques amers, série télé sur l’esclavage aux Antilles françaises (France 3), en 2014 Rose et le soldat (France 2) sur la période vichyssoise en Martinique. Il réalise ensuite Le Gang des Antillais et enfin Fanon.

Collectif Agbajowo

Le Collectif Agbajowo est un groupe de cinéastes issus de divers horizons (Nigeria, États-Unis, Afrique du Sud et Allemagne). Intéressés par les déplacements urbains, les droits humains et la justice sociale, ils travaillent avec de jeunes conteurs des bidonvilles de Lagos. Le nom du collectif, tiré d’un proverbe yoruba, veut dire « créer ensemble le changement ». Ses membres sont Akinmuyiwa Bisola, Atinkpo Segun Elijah, Edukpo Tina, James Tayler, Mathew Cerf, Okechukwu Samuel et Ogungbamila Temitope.

Sarah Kwaji

Sarah Kwaji est productrice et réalisatrice. Après ses études à la Toronto Film School, elle a travaillé sur de nombreux films au Canada, puis a créé SSK Productions. En tant que femme, africaine, noire, elle travaille sur l’héritage culturel et l’identité. Elle a réalisé Retribution / Châtiment (2019) et Stay the night / Rester la nuit (2022).

Lyndsey F. Efejuku

Lyndsey F. Efejuku est réalisatrice et productrice. Elle a réalisé depuis 2017 sept films, dont les plus connus sont Rule number One / Règle numéro 1 (2018), The One for Sarah / Celui pour Sarah (2022) et Love Lockdown / Confinement amoureux (2025).

Serge Noukoué

Passionné de cinéma, Serge Noukoué a navigué entre production, distribution, formation et même diplomatie culturelle, en tant qu’attaché audiovisuel pour l’Afrique de l’Est de 2020 à 2024. Son goût des cinématographies du monde l’a conduit en 2013 à co-créer avec Nadira Shakur la Nollywood Week à Paris, un festival dédié à la promotion du cinéma nigérian ; un pont entre Afrique francophone et anglophone.
Sa société de distribution (Okada Media Distribution) est également tournée vers la circulation globale des œuvres africaines et diasporiques.

Jean-Pierre Bekolo

Un cinéaste à cloche-frontières

Par Thierno Ibrahima Dia

Jean-Pierre Bekolo est né au Cameroun en 1966. Quand il déboule sur la scène cinématographique mondiale, il a 25 ans et un grand appétit de cinéma. Son premier film Quartier Mozart (Cannes 1992)  est un ovni multiprimé (Locarno, Montréal, Ouaga).

En 1995, pour les 100 ans du cinéma, il réalise Le Complot d’Aristote (commande du  British Film Institute, avec Martin Scorsese, Stephen Frears, Jean-Luc Godard.,..). 

Il est déjà afro-futuriste avec Les Saignantes (Étalon d’Argent et Prix Meilleures actrices au Fespaco 2007) où deux femmes essayent de sortir d’un enfer où planent mort et corruption. En 2007, il propose Une Africaine dans l’Espace, installation vidéo pour le Musée du Quai Branly, Paris. Dans Naked Reality, 2016, il offre aussi une réflexion décoiffante et futuriste sur l’ADN, et le salut de l’humanité. Professeur dans plusieurs universités américaines : Duke, Chapel Hill (Caroline du Nord), Virginia Polytechnic Institute, il a publié Africa For The Future, le cinéma pourrait-il permettre d’accoucher d’un nouveau monde ? (2009, essai). JP Bekolo est son propre producteur, d’où une certaine régularité de production et une liberté de ton. Il en paie le prix : Les Saignantes puis Le Président (2013) sont censurés au Cameroun.

Un cinéaste de la déconstruction

La volonté d’ouvrir une nouvelle narration (africaine) – en mélangeant fiction et réalité, en triturant la forme et l’imaginaire – est présente dans tous ses films. Chez ce cinéaste, l’humain est à la fois un point d’appui et la ligne d’arrivée. Exposer les plaisirs, c’est faire exploser les douleurs. C’est la raison pour laquelle les corps (féminins) sont joliment filmés dans le plus simple appareil (dans Naked Reality ou la séquence d’ouverture des Saignantes), car ils sont des armes contre la violence hégémonique de « la méreprésentation » (vision majoritaire, masculiniste, négative et cannibale du réel). Cette violence génère la résistance de celles qui sont essentialisées : les femmes. Cette subversion artistique (que j’appelle « outre-représentation ») vient contrecarrer les tentatives d’éviction de l’humain, dévoile les structures de la violence illégitime et la repousse vers la périphérie.

Bekolo se défie des frontières et offre un tableau complexe de l’humanité ; l’humour y est central (ses dialogues sont admirablement ciselés). L’espoir et le dialogue en sont l’acmé et la chute. 


Filmographie sélective : Quartier Mozart (1992), Le Complot d’Aristote (1995), Les Saignantes (2005),  Les Pieds nickelés à l’Élysée (2010), Et si l’Afrique lui ressemblait ? (2010, doc), Le Président. Comment sait-on qu’il est temps de partir ? (2013, documentaire-fiction), Les choses et les mots de Mudimbe (2015, doc), Naked Reality (2016), Our Wishes (2016, série TV), Les Armes Miraculeuses | Miraculous Weapons (2017), Nous les Noirs (2021), Walaande (2023, LM producteur), Le goût du vin de palme (2025).

Mo Harawe

Réalisateur, scénariste et producteur somalien, né à Mogadiscio (Somalie), Mo Harawe vit à Vienne (Autriche) depuis 2009. Il a réalisé des courts-métrages multi-primés. The Story of the Polar Bear That Wanted to Go to Africa (2018), Life on the Horn (2020, Tanit d’Or aux JCC  2021, Tunisie), 1947 (2020), Will My Parents Come to See Me ? (2023, Grand Prix du Festival de Clermont-Ferrand).  

Il a créé à Mogadiscio sa maison de production Maanmaal ACC. The Village Next to Paradise est son premier long-métrage.

Myriam U. Birara

La réalisatrice rwandaise Myriam Umiragiye Birara, née en 1992 en RDC à Masisi, a commencé sa carrière cinématographique en 2010, alors qu’elle était encore au lycée. À son actif plusieurs courts-métrages, Painted Stories (2018), Dream Job (2019) et Home (2021) qui évoquait déjà le sort d’une jeune femme fuyant un mariage abusif et cherchant en vain du soutien auprès de sa famille. The Bride est son premier long-métrage.