Madagascar. Kwame, 20 ans, tente de gagner sa vie dans une mine clandestine de saphir. La mine est rachetée par une compagnie étrangère ; son ami Rivo trouve la mort et Kwame doit rejoindre sa ville natale. Il retrouve sa mère, d’anciens amis de son père musicien, mais aussi de jeunes trafiquants. Face à la corruption qui gangrène son pays, ballotté par des sentiments contraires, il va devoir choisir entre argent facile et fraternité, individualisme et conscience politique. Un récit influencé par l’état d’esprit des années 70, l’époque de l’éveil artistique et musical et des mouvements civiques, dans la continuité des luttes indépendantistes.
Novembre 2021, vingt-six trésors royaux du Dahomey s’apprêtent à quitter Paris pour être rapatriés vers leur terre d’origine devenue le Bénin. Avec plusieurs milliers d’autres, ces œuvres furent pillées lors de l’invasion par les troupes coloniales françaises en 1892. Mais comment vivre le retour de ces ancêtres dans un pays qui a dû se construire et composer avec leur absence ? Tandis que l’âme des œuvres se libère, le débat fait rage parmi les étudiants de l’université d’Abomey-Calavi.
Une critique efficace, sur le ton de la satire, des diktats des institutions financières internationales mais aussi du machisme ordinaire de la société sénégalaise. Janvier 2011, Idrissa, fonctionnaire, vit dans la banlieue de Dakar au Sénégal. Il est « déflaté » (licencié) à la suite de restrictions budgétaires imposées par le FMI, alors dirigé par Dominique Strauss-Kahn. Il cherche désespérément du travail. Sa fierté masculine est mise à mal à l’idée de dépendre de sa femme médecin. Autour de lui, les jeunes doutent de leur avenir, tout se désagrège… Mais Idrissa tient sa vengeance !
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Festivals et Prix
En compétition au Fespaco 2023, au Festival International du Film Indépendant de Berck-sur-Mer 2023 et au FEMI (festival du cinéma de Guadeloupe) 2024.
Mélange d’images d’archives et de scènes de fiction, le film est un hymne à la ville blanche, Alger. À l’origine, c’est une commande de la mairie, détournée par le cinéaste dont ce sera le seul et unique long-métrage. Une œuvre poétique culte et iconoclaste qui nous entraîne à la découverte d’Alger, à travers la casbah, le port, la ville, au hasard des promenades et des rencontres de Simon et de sa femme, un couple de touristes français. Simon reconnaît dans un bistrot un Algérien qu’il a autrefois torturé. L’homme le fixe. Pris de panique, Simon s’enfuit.
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Tahia Ya Didou de Zinet, le premier film urbain
« Si, comme je le pense, le sujet principal du cinéma est le temps et la mémoire, alors Tahia Ya Didou est un objet parfait de cinéma. Et de nostalgie. Avant de le voir, nous savions déjà que c’était un film précieux. Parce que c’était Zinet. À 9 ans, Zinet est monté sur les planches; acteur, poussé par la Guerre d’Algérie, il alla à travers le monde. 1962 le trouvera en Scandinavie dans le rôle d’Amédée de Ionesco. En 1963, il présentera au public d’Alger sa pièce Tibelkachoutine. En 1964, il est assistant sur la Bataille d’Alger de Pontecorvo. Il est aussi journaliste, humoriste, dessinateur, mais ce qu’il y a de plus important pour le cinéma et pour nous dans les bagages du petit homme de la Casbah, c’est la liberté. Cette liberté que nous ne connaissions pas, nous les Enfants de l’Algérie pétris par les grandes causes nationales. Zinet vivait sa liberté d’homme, aussi difficile soit-elle. Cette liberté fit de lui un paria dans la société de la Révolution nationaliste et socialiste, souterrainement islamiste. On le retrouva mort sur un trottoir, un matin gris à Paris. Il me disait, « Tous ceux que je rencontre veulent m’offrir à boire, personne ne m’offre à manger. » Qu’elle est triste la Révolution quand elle laisse mourir ses poètes, et qu’elle empêche ses femmes de danser !
Wassyla Tamzali
Publié en mai 2013 dans Le Quotidien d’Oran (puis dans les Temps Modernes).
La journée ordinaire d’un artiste agitateur, philosophe et poète, Joe Ouakam, décédé en avril 2017. Il marche inlassablement dans les rues de Dakar, parle à haute voix, bavarde avec les hommes et avec les esprits. « Toute ma vie, dit-il, je me suis battu avec l’idée, le temps… » « Ce révolutionnaire authentique, intellectuel organique » fut l’un des fondateurs du laboratoire Agit’Art et également l’un des cofondateurs de la galerie Tënq au Village des arts de Dakar. Joe avait une grande passion pour le cinéma; on le retrouve dans le rôle du professeur dans Hyènes de Djibril Diop Mambéty, en 1992, sous son vrai nom, Issa Samb.
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Festivals et Prix
Prix du Meilleur documentaire, festival des Arts et Cultures d’Afrique de Cozes 2011. Prix du Meilleur film documentaire, aux Ecrans Noirs de Yaoundé, Cameroun, 2011.
En 1972, Djibril Diop Mambety tourne Touki Bouki, l’histoire de Mory et Anta, deux amants adolescents qui partagent le même rêve : quitter Dakar pour Paris. Au moment de partir, Anta prend le bateau, Mory, lui, reste seul sur les quais. Quarante ans plus tard, Mati Diop tourne Mille Soleils, autour du film. Que s’est-il passé depuis 1972 ? Magaye Niang, le héros du film, n’a jamais quitté Dakar. Et il se demande où est passée Anta, son amour de jeunesse.
Colobane, une cité fantôme au charme foudroyé par la misère, endormie dans la chaleur poussiéreuse du Sahel. Des griots annoncent une incroyable nouvelle : après trente ans, Linguère Ramatou est de retour. Devenue multimillionnaire, « plus riche que la Banque Mondiale », Linguère arrive, majestueuse, vêtue de noir et d’or. La foule se précipite pour l’accueillir. Au premier rang, Draman Drameh qui fut jadis son amant. Linguère annonce qu’elle va faire pleuvoir ses largesses sur la ville mais à une condition : que Draman soit condamné à mort, car il l’a autrefois trahie.
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Festivals et Prix
1992: Festival international du film Cannes, Compétition. Festival international del film Locarno. Festival des Films du monde de Montréal. Festival of Festivals Toronto. New York Film Festival. London Film Festival.
À propos
« Pourquoi “La Visite de la vieille dame” ? Pourquoi Friedrich Dürrenmatt ? Une curieuse histoire qui remonte à 1993. À Dakar, au Sénégal, je vivais dans les quartiers du port, entouré de prostituées. Une femme me fascinait : tout le monde l’appelait Linguère Ramatou. Linguère signifie Reine Unique dans notre langue. Ramatou est un oiseau rouge de la légende de l’Égypte noire pharaonique. Un oiseau sacré, l’âme des morts. Chaque vendredi, elle descendait des hautes sphères de la finance et partageait tout avec nous. Ces vendredis-là, tout le monde était au champagne. Linguère Ramatou était là. Vers minuit, après avoir payé discrètement les notes de chacun, elle disparaissait pour un prochain vendredi. Elle était inquiétante de beauté. Un vendredi où elle n’était pas descendue, je lui ai imaginé une histoire. Linguère Ramatou ne revint plus dans les bas-fonds du port. Nul ne sut où elle avait émigré. J’en restais là. À Genève, quelques années plus tard, me revint l’idée d’une femme rencontrée au début des années soixante sur un écran de cinéma, Madame Ingrid Bergman, tout de blanc vêtue, descendant d’un train dans sa ville natale qui l’attendait. C’était LaRancune de Bernhard Wicki d’après la pièce de Friedrich Dürrenmatt, Der Besuch der alten Dame (La Visite de la vieille dame). Je retrouve Linguère Ramatou portée en triomphe par un grand poète germanique. Tout se confond et se prolonge. Il me revient la joie de rendre hommage à Friedrich Dürrenmatt. »
Histoire d’une Rencontre, texte de Djibril Diop Mambety (Dvd Hyènes par Blaq Out 2008)
Mory, jeune berger venu à Dakar vendre son troupeau aux abattoirs, rencontre Anta, une étudiante révolutionnaire. Tous deux cherchent à se procurer par tous les moyens de l’argent pour partir à Paris. Après de nombreuses péripéties, ils se retrouvent sur le pont d’un bateau en partance pour la France. Mais, au dernier moment, Mory refuse de quitter sa terre natale pour un nouveau mirage.
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Festivals et Prix
Prix de la Critique Internationale (Quinzaine des Réalisateurs) Festival de Cannes 1973. Prix de la Critique Internationale et Prix spécial du Jury, Festival International du Film de Moscou, URSS, 1973. Sélection Cannes Classics, Cannes 2008.
À propos
« Il est question dans ce film des Africains malades de l’Europe. Ils considèrent qu’il faut y être allé pour revenir chez soi et y gagner la considération ; en quelque sorte, il s’agit d’ aller faire un “stage de civilisation” en Europe. Du coup, vous commencez à vous sentir étranger dans votre propre pays. C’est contre cela, dont j’ai été moi-même victime, que je me suis rebellé dans ce film. En dehors de la recherche artistique, j’ai vraiment voulu essayer d’enlever les illusions de ceux qui ne sont pas partis et restent malades de l’Europe ! Moi j’en suis guéri ! J’ai une vision très cruelle des choses. La mort est partout dans mon film. Je ne crois pas que l’on puisse trouver une solution, une issue par la poésie. » Itw réalisée par Catherine Ruelle en 1972 à Dakar, première projection de Touki Bouki .
Quirino, un homme de 76 ans, habite depuis plus de 30 ans dans un village abandonné, Ribeira Funda, au fond d’une profonde vallée, entre mer et montagne. Commençant à se sentir vieillir, Quirino est confronté à un dilemme : quitter le seul endroit qu’il ait jamais connu ou y terminer ses jours.
OMI NOBU ou l’exploration de la relation intime de l’Homme au Temps ; l’opposition du temps figé d’un village abandonné à celui des hommes nous confronte à notre propre condition de mortel. L’histoire de Quirino, c’est aussi la confrontation de la tradition et de la modernité, de l’attachement de l’Homme à la Terre, de son rapport à la Nature.
L’histoire prend place sur l’île de Sao Nicolau au Cap-Vert, à Ribeira Funda, un petit village situé au fond d’une profonde vallée entourée de hautes montagnes et d’un océan agité. Ses habitants ont vécu une telle série d’évènements funestes que d’effrayantes superstitions conduisent la population à fuir le village pour s’éloigner des forces du Mal.
Toutes et tous quittent la bourgade pour s’établir dans un village voisin, Estância de Brás. Toutes et tous… à l’exception d’un seul. Un homme reste : Quirino.
Pendant plus de trente ans, Quirino, 77 ans, est l’unique habitant de Ribeira Funda, le village fantôme.
Il a survécu pendant des décennies en pêchant et en cultivant des légumes. Il passe ses journées à contempler l’océan et les majestueuses montagnes qui entourent sa maison. Il n’a pour unique compagnie qu’un coq, quelques moineaux et une radio portative à piles de laquelle bruissent les informations en provenance du reste du monde.
Mais au crépuscule de sa vie, Quirino, devant un futur incertain et face au poids harassant de l’isolement, de la maladie et de la vieillesse, il se résout à quitter le seul endroit qu’il ait jamais connu.
OMI NOBU nous emmène côtoyer les jours et les nuits du passé, du présent, du futur d’un village, d’une contrée, d’un homme, et, in fine méditer grâce à lui sur notre rapport ontologique à la finitude
Portrait intime de Dona Mónica, l’un des premiers transgenres de l’Île de Santiago, au Cap-Vert. De l’enfance à la vie adulte, c’est un voyage de luttes LGBT+, de réalisations, à la recherche de sa place dans la société cap-verdienne (à forte influence catholique et conservatrice).
Bande Annonce
Pas de bande annonce 🙁
Festivals et Prix
Festival des cinémas d’Afrique de Lausanne 2023 (Suisse). StLouis Docs, Saint-Louis (Sénégal), 2020
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