Dimanche 20 - 16 h 15 - Cinéma l’Eldorado
Lundi 21 - 21 h - Cinéma l’Estran

Synopsis

Mélange d’images d’archives et de scènes de fiction, le film est un hymne à la ville blanche, Alger. À l’origine, c’est une commande de la mairie, détournée par le cinéaste dont ce sera le seul et unique long-métrage. Une œuvre poétique culte et iconoclaste qui nous entraîne à la découverte d’Alger, à travers la casbah, le port, la ville, au hasard des promenades et des rencontres de Simon et de sa femme, un couple de touristes français. Simon reconnaît dans un bistrot un Algérien qu’il a autrefois torturé. L’homme le fixe. Pris de panique, Simon s’enfuit.

Bande Annonce

Tahia Ya Didou de Zinet, le premier film urbain

« Si, comme je le pense, le sujet principal du cinéma est le temps et la mémoire, alors Tahia Ya Didou est un objet parfait de cinéma. Et de nostalgie. Avant de le voir, nous savions déjà que c’était un film précieux. Parce que c’était Zinet. À 9 ans, Zinet est monté sur les planches; acteur, poussé par la Guerre d’Algérie, il alla à travers le monde. 1962 le trouvera en Scandinavie dans le rôle d’Amédée de Ionesco. En 1963, il présentera au public d’Alger sa pièce Tibelkachoutine. En 1964, il est assistant sur la Bataille d’Alger de Pontecorvo. Il est aussi journaliste, humoriste, dessinateur, mais ce qu’il y a de plus important pour le cinéma et pour nous dans les bagages du petit homme de la Casbah, c’est la liberté. Cette liberté que nous ne connaissions pas, nous les Enfants de l’Algérie pétris par les grandes causes nationales. Zinet vivait sa liberté d’homme, aussi difficile soit-elle. Cette liberté fit de lui un paria dans la société de la Révolution nationaliste et socialiste, souterrainement islamiste. On le retrouva mort sur un trottoir, un matin gris à Paris. Il me disait, « Tous ceux que je rencontre veulent m’offrir à boire, personne ne m’offre à manger. » Qu’elle est triste la Révolution quand elle laisse mourir ses poètes, et qu’elle empêche ses femmes de danser ! 

Wassyla Tamzali

Publié en mai 2013 dans Le Quotidien d’Oran (puis dans les Temps Modernes).