Mehdi Charef

Né en Algérie en 1952 et arrivé en France en 1962, Medhi Charef est romancier, scénariste et cinéaste, auteur de plusieurs romans et d’une dizaine de films.

A son arrivée en France, il passe une grande partie de son enfance et de son adolescence dans le bidonville de Nanterre puis dans les cités de transit de la région parisienne. Fils d’un terrassier, il travaille lui-même en usine de 1970 à 1983, comme affûteur.

En 1983, il publie chez Mercure de France son premier romanLe Thé au harem d’Archi Ahmed, premier roman d’un écrivain d’origine algérienne. Il est, avec ce premier ouvrage, considéré comme le père de ce qu’on a appelé la « littérature beur ».

Ce premier ouvrage est suivi par la publication chez le même éditeur de trois autres romans entre 1989 et 2006 (Le Harki de Mériem, La Maison d’Alexina et À bras le cœur). En 1985, il aborde le cinéma : le cinéaste Costa-Gravas lui conseille de réaliser lui-même la version cinématographique de son roman Le Thé au harem d’Archi Ahmed, dont il écrit aussi le scénario. Le film, intitulé Le Thé au harem d’Archimède, remporte de nombreux prix, notamment en 1985 le prix de la jeunesse au Festival de Cannes et le prix Jean Vigo, puis le César du meilleur premier film à la 11ème cérémonie des Césars.

Entre 1986 et 2015, il réalise 10 films. En 2005, il signe une première pièce de théâtre, 1962 – Le dernier voyage, évoquant la fin de la guerre d’Algérie.

Il publie successivement trois ouvrages en 2019 (Rue des pâquerettes), en 2020 (Vivants) et en 2021 (La cité de mon père). Le premier lui vaudra en 2020 le Prix littéraire de la Porte Doréequi récompense chaque année une œuvre écrite en français ayant pour thème l’exil, l’immigration, les identités plurielles ou l’altérité liée aux réalités migratoires.

Les Romans

1983 : Le Thé au harem d’Archi Ahmed, Mercure de France
1989 : Le Harki de Mériem, Mercure de France (réédition Agone en 2016)
1999 : La Maison d’Alexina, Mercure de France
2006 : À bras le cœur, Mercure de France
2016 : Une enfance dans la guerre – Algérie 1954/1962 (Collectif), Bleu autour
2019 : Rue des pâquerettes, Hors d’atteinte
2020 : Vivants, Hors d’atteinte
2021 : La Cité de mon Père, Hors d’atteinte

Les Films

1985 : Le thé au harem d’Archimède
1986 : Miss Mona
1987 : Camomille
1991 : Au pays des Juliets
1995 : Pigeon vole (Film TV)
1999 : La Maison d’Alexina(Film TV)
1999 : Marie-Line
2001 : La Fille de Keltoum
2007 : Cartouches gauloises
2008 : Les enfants invisiblesÉpisode Tanza (collectif de réalisateurs pour l’UNICEF)
2015 : Graziella

Ismaël El Iraki

Ismaël EL IRAKI est un réalisateur, scénariste et producteur marocain. Né en 1983, il vit et travaille entre Casablanca et Paris.

Arrivé en France en 2001, il fait des études de philosophie et de théorie du cinéma avant d’entrer à la Fémis en 2004. Profondément convaincu que le cinéma de genre est le plus à même de raconter ce qui l’intrigue dans le monde, Ismaël El Iraki en explore les voies à travers le fantastique (documentaire vidéo « Les Basses Terres » en 2005, sur les catacombes parisiennes), la science-fiction (« Carcasse », 2006), la comédie policière (« Harash », 2008, court métrage de fiction tourné au Maroc). Ses courts métrages reçoivent de nombreux prix (Prix du Short Film Corner à Cannes, Prix Attention Talent et Mention spéciale du jury à Clermont-Ferrand) et inventent un style de films de genre relocalisé sur les terres de son Maroc natal.

Passionné de « musique live », Ismaël El Iraki a fondé une société de captation de concerts à Paris et a produit des photos pour des groupes de musique ainsi qu’une installation vidéo pour la Mostra de Venise.

Burning Casablanca (Zanka Contact) est son premier long métrage, réalisé en 2020. Il a été sélectionné au festival de Venise (Sélection Orizzonti) en 2020 et a été désigné meilleur film africain au festival de Louxor en 2021.

Ismaël El Iraki était au Bataclan le soir des attentats, mais n’a pas souhaité témoigner à l’audience. Il l’explique ainsi : « Ne pas témoigner est un acte politique. Avant tout par souci de temps : on est 2500 parties civiles et l’attention de la cour n’est pas infinie. Je suis cinéaste, je pense à ce que disait Buñuel : “Il ne faut jamais ennuyer le public. (…) Témoigner, pour moi ç’aurait été (faire) prendre du temps à ceux qui pouvaient vraiment traverser le plexiglas et frapper les accusés au cœur : les blessés physiques, les endeuillés (…) que j’appellerai toujours les “vraies victimes”.

(Ismaël El Iraki – Libération 27/6/22).

Djibril Diop Mambety

« Djibril Diop Mambety nous a laissé pour tout bagage un héritage : l’exigence. Exigence, devoir de mémoire, mémoire vive, mémoire critique. Un passeur d’espoir, un passeur de lumière. »
Catherine Ruelle, 1998.

« Pour faire du cinéma, il faut fermer les yeux. Les fermer et les refermer jusqu’à se faire mal à la tête. On voit des lumières en soi dans l’obscurité, (…) des points de lumière qui sont autant de personnages de la vie. On ouvre alors les yeux, on invente une histoire, c’est-à-dire la réminiscence d’un rêve et on écrit le scénario. (…) J’ai fait du cinéma en fermant les yeux pour les ouvrir sur la forme et la clarté de mes rêves. Je pense que le cinéma africain a une révolution à faire : il nous faut participer à la réinvention mondiale du cinéma et c’est en proposant des formes nouvelles que nous y arriverons. »  Itw. Théogène Karabayinga, RFI, 1992.

Cinéaste emblématique des années 70, Djibril Diop Mambety a marqué les cinémas d’Afrique avec des œuvres puissantes mais seulement deux longs-métrages, Touki Bouki en 1972 et Hyènes en 1992. Acteur, réalisateur, scénariste et producteur sénégalais, né en janvier 1945 à Dakar (Sénégal), il décède le jeudi 23 juillet 1998 à Paris (France) à l’âge de 53 ans. Acteur au Théâtre National Sorano (Dakar), puis dans des films sénégalais et italiens (dont Le Décaméron Noir de Piero Vivarelli, 1972), il se lance dans la réalisation en 1965, avec Badou Boy (plusieurs versions, dont celle de 1970, Tanit d’or à Carthage), Contras City (1966) remarqué au Festival mondial des arts nègres de Dakar, puis Touki Bouki (1973), son premier long-métrage présenté à la Quinzaine des réalisateurs, Cannes 1973. À l’aide d’images symboliques et d’une bande-son puissante, il dresse de son pays et de ses rapports avec l’ex-puissance coloniale un constat à la poésie amère. 20 ans de silence et d’errance et il revient avec Parlons grand-mère (1989), le making of de Yaaba commandé par Idrissa Ouedraogo. Son 2e long-métrage est une adaptation de la pièce La Visite de la vieille dame de Friedrich Dürrenmatt (Suisse) : Hyènes (Ramatou) (1992), en compétition à Cannes. Une nouvelle allégorie de la corruption à l’œuvre dans la société africaine. Il enchaîne avec deux moyens-métrages d’une trilogie qui restera inachevée, « Histoires de petites gens » : Le Franc (1994) et La Petite Vendeuse de Soleil (1999). Il décédera pendant le montage du film, terminé par son frère Wasis Diop.

Alan Brain

Alan Brain est un cinéaste et journaliste péruvien-américain. Il a travaillé longtemps comme monteur et réalisateur dans les secteurs de la publicité commerciale et de la production de documentaires, de longs métrages et de séries télévisées.

Il a travaillé comme monteur pour plusieurs journalistes péruviens tels que César Hildebrandt, l’un des plus importants journalistes péruviens des dernières décennies, ainsi que pour le célèbre réalisateur et producteur péruvien hollywoodien, Luis Llosa.

De 2008 à 2014, Alan Brain a travaillé comme réalisateur de documentaires pour la mission des Nations Unies en République Démocratique du Congo, à Kinshasa.

Il s’est alors beaucoup intéressé à la Rumba congolaise et à son histoire, en rapport avec l’histoire du Congo. La réalisation du documentaire « The Rumba Kings » lui a demandé plus de 5 ans de travail et est sorti sur les écrans en 2021.

Aïssa Maïga

Aïssa MAÏGA est une scénariste, réalisatrice, comédienne de théâtre et de cinéma, écrivaine, née le 25 mai 1975 à Dakar d’un père malien et d’une mère sénégalo-gambienne. Aïssa Maïga a passé ses quatre premières années dans la capitale sénégalaise, avant de s’installer à Paris. Elle fait ses études secondaires au lycée Voltaire, à Paris, puis se forme comme actrice au Laboratoire de l’Acteur Hélène ZidiChéruy.

Elle débute en 1992 dans une comédie musicale, « La Nuit la plus longue« , puis obtient son premier rôle dans un court-métrage avec « Le Royaume du passage« . Elle aura son premier rôle dans un long-métrage en 1996 avec « Saraka Bo » de Denis Amar aux côtés de Yvan Attal et Richard Bohringer, film qui raconte une enquête policière sur un meurtre commis dans une communauté afro.

Elle devient peu à peu une actrice remarquée du cinéma français, rencontrant des réalisateurs prestigieux comme Michael Haneke, Claude Berri, Alain Tanner et se fait vraiment connaître grâce à son rôle dans la suite de L’Auberge espagnole, « Les Poupées russes », dans lequel elle joue la petite amie de Romain Duris.

Elle diversifie ses activités et entre dans la réalisation, avec en 2008, « Il faut quitter Bamako ».

Après avoir joué dans le recueil de courts-métrages internationaux sur la capitale française « Paris, je t’aime« , elle obtient une nomination dans la catégorie meilleur espoir féminin aux Césars 2007 pour son rôle dans le film « Bamako » d’Abderrahmane Sissako.

Aïssa Maïga est une actrice engagée. Elle est marraine de l’Amref, première ONG de santé publique en Afrique et ambassadrice de Stand Up for African Mothers, campagne qui vise à former des sages-femmes sur le continent, pour lutter contre la mortalité maternelle et infantile.

Elle s’est également engagée auprès de PlaNet Finance, organisme de micro-finance qui œuvre en faveur des pays du Sud, présidé par Jacques Attali.

Elle réalise, entre 2018 et 2020 , dans le nord du Niger le documentaire « Marcher sur l’eau« qui a obtenu l’Étalon d’argent du film documentaire au FESPACO ( Festival Panafricain du Cinéma et de la Télévision ) en 2021.

Filmographie comme réalisatrice

2021 : Marcher sur l’eau

2021 : Regard noir

2008 : Il faut quitter Bamako

Emna Mbaret

Docteure en cinéma, Emna Mbaret est affiliée au laboratoire Sciences et technologies du cinéma et de l’audiovisuel (ESTCA) de l’université Paris 8 où elle a fait une partie de ses études. Elle y enseigne depuis 2010, notamment en « esthétique du cinéma » et en « pratique et réalisation du cinéma documentaire ».

Elle s’est spécialisée dans l’étude des cinémas du Maghreb et du Moyen Orient. Elle participe activement aux manifestations concernant ces cinémas, notamment à la programmation du festival « Panorama des cinéma du Maghreb et du Moyent-Orient » qui a lieu tous les ans à Saint-Denis et à l’Institut du Monde Arabe (IMA). Elle donne régulièrement des conférences, depuis 2018, à la Cinémathèque.

Elle est l’auteur de nombreux articles et de l’ouvrage intitulé « Le cinéma d’Abdellatif Kechiche : Prémisses et Devenir » (Riveneuve, 2016). Elle a également écrit des articles mettant en perspective et en questionnement les spécificités des œuvres des cinéastes Abdellatif Kechiche et Rabah Ameur-Zaïmeche dans une perspective postcoloniale et participé à de nombreux ouvrages collectifs , notamment sur le cinéma tunisien.

Elle est également réalisatrice de plusieurs documentaires dont, en 2019, « A l’aube de nos rêves » (42′) et intervient fréquemment comme critique cinématographique

Corinne Fleury

Corinne Fleury est originaire de l’île Maurice. Elle est éditrice et autrice.

Après avoir terminé ses études secondaires à Maurice, elle effectue des études supérieures littéraires en France. Elle obtient une maîtrise de lettres, se spécialise en littérature jeunesse et poursuit son parcours universitaire avec un master d’édition. Après avoir travaillé dans différentes maisons d’édition de littérature générale, d’art de vivre et de littérature jeunesse, elle crée à Paris, avec l’illustrateur Anthony Vallet, en 2010, une maison d’édition franco-mauricienne, l’Atelier des Nomades, spécialisée dans les publications sur l’Océan Indien, au rythme de 6 à 8 par an.
La maison a ainsi développé au fil des années un catalogue consacré à l’art de vivre et à la littérature jeunesse (contes) de l’Océan Indien.

Corinne Fleury est, en collaboration avec Anthony Vallet, l’autrice de plusieurs ouvrages et albums pour la jeunesse, notamment Le comptoir des épices en 2011, Le dodo aux plumes d’or en 2016 et, en 2021, Grand-Mama.

Elle est également l’auteur d’un recueil de poèmes, Un fil si fin.

Dans un village de l’île Maurice vit le dodo aux plumes d’or. Son fabuleux pouvoir attire la convoitise des villageois. Le dodo est menacé. Seule la bonne femme Mimine décide de le protéger. Mais saura-t-elle déjouer les ruses des cupides villageois ?

Grand-Mama vit au bord de la rivière Lataniers. Cette vieille femme mystérieuse provoque la curiosité et la crainte des villageois. Un jour que le jeune Malo approche la maison de Grand-Mama, un chant créole, doux et mélodieux, l’attire. Malgré l’ambiance étrange qui s’en dégage, il décide de pousser la porte de cette maison…