Un jeune clandestin adresse une lettre à sa mère. Il lui fait revivre les affres du voyage que lui et ses amis d’infortune eurent à vivre des semaines durant. Partie du Sénégal vers l’Espagne, leur pirogue contenait 54 passagers. L’espoir béat du début fera très vite place à la désolation, mais surtout à la mort. La pirogue a dérivé vers le continent américain pour accoster à la Barbade avec, à bord, seulement 11 personnes… mortes. 11 personnes et une lettre…
Extraits de la lettre :
Chère Mère,
Aujourd’hui, me voici au milieu de l’océan. Et je ne sais même pas nager ! Sans jamais savoir où je vais et ne pouvant plus retourner dans tes bras et lire sur tes lèvres la douce berceuse d’un soir.
Au départ de la baie de Tableau Ferraille, nous étions 53 joyeux pèlerins au lieu saint de l’espérance. Le voyage était censé durer au maximum dix jours. La première semaine reste encore dans ma mémoire : on avait à manger et à boire. On riait. On dansait. Chacun racontait ses histoires et égayait le voyage. (…)
La deuxième semaine apporta son lot de questions.
Où sommes-nous dans cet immense océan ? Chacun avait sa réponse (…)
« Dans Yoolé, Moussa Sène Absa commence dès le début du film par faire des portraits de ses protagonistes : il les singularise. C’est une démarche de cinéma autant qu’une démarche humaine. Et il fait le parallèle avec les discours présidentiels : le discours du pouvoir. Là est toute l’actualité de son cinéma. Les flash-back et la rupture avec le récit linéaire. »
Olivier Barlet, Africiné