Mehdi et Hamid travaillent pour une agence de recouvrement à Casablanca. Les deux pieds nickelés arpentent des villages perdus du grand Sud marocain pour soutirer de l’argent à des familles surendettées… Un jour, dans une station essence plantée au milieu du désert, une moto se gare devant eux. Un homme est menotté au porte-bagage, menaçant.
Film en sélection à la Quinzaine des Cinéastes, Cannes 2023
L’écriture a souvent recours aux ellipses…
« J’aime laisser des trous, car ça laisse la possibilité au spectateur de faire fonctionner son imagination. Pour la séquence finale, j’ai ainsi tenu à rester dans l’absence de réponse. Il y a deux ruptures et points de bascule dans le film. L’arrivée de l’évadé, qui entre dans le cadre à contresens, change la donne, dans le récit comme dans la mise en scène… Elle est née de mon désir de western. Puis, une séquence plus formelle, improvisée au tournage, où la voiture roule dans la poussière et disparaît dans cette matière brumeuse dont sont faits les songes. Donner des lettres de noblesse à des plans considérés par la grammaire cinématographique dominante comme des plans de coupe banals, c’est mon engagement formel et esthétique qui rejoint l’engagement politique du film. De la première à la seconde partie du film, on s’éloigne petit à petit du bruit du monde… »
Entretien de Faouzi Bensaïdi par Xavier Leherpeur