Sana Na N’Hada

Un des cinéastes majeurs de Guinée-Bissau

30 ans après Xime, il revient, sur l’histoire de la lutte armée pour l’indépendance en Guinée-Bissau et sur ce qu’il reste de l’héritage d’Amilcar Cabral, à travers Nome à la fois fiction et archive irremplaçable de la guerre, filmée par lui et par Flora Gomes.

Sana Na N’Hada, né en Guinée-Bissau en 1950, est l’auteur de 3 longs-métrages. Il a étudié le cinéma à l’Institut cubain des arts et industries cinématographiques où Amilcar Cabral, le leader révolutionnaire, avait envoyé plusieurs jeunes apprentis cinéastes, dont Flora Gomes, un des premiers invités de Visions d’Afrique.

À son retour en Guinée-Bissau, Sana Na N’Hada documente la guerre d’indépendance puis réalise sa première fiction, Xime, présentée à Cannes en 1994. Son cinéma va se construire dans des allers-retours entre la mémoire de l’occupation portugaise, les luttes d’indépendance et une méditation sur la force des sociétés traditionnelles en Guinée-Bissau. Il y voit un modèle écologique où les humains acceptent les puissances naturelles auxquelles ils savent appartenir pour affronter les défis du monde moderne.

Sembène Ousmane

« Sembène Ousmane, l’ainé des anciens, comme tout le monde l’appelait de son vivant, écrivain reconnu dans le monde entier, premier cinéaste africain de fiction, méritait bien seize ans après sa disparition qu’on se penche à nouveau sur son œuvre, véritable « comédie africaine moderne ».

S’inspirant de sa vie et de son expérience, Sembène, l’enfant insoumis de Casamance, le tirailleur sénégalais, le docker du port de Marseille, l’artiste, a fait un choix déterminant : il a pris le parti de la littérature et du cinéma pour pouvoir vivre et agir dans l’Afrique postcoloniale. Son œuvre est en prise directe avec les enjeux de la modernité et les grands défis contemporains. Dans mon livre Sembène Ousmane un homme debout, je tisse les liens entre romans et fictions cinématographiques à la découverte de personnages hauts en couleur. La foi de Sembène dans la force des hommes et des femmes à s’éveiller à la conscience du monde est d’une grande actualité. Il a raconté des histoires d’hommes et de femmes debout, des histoires de passions, de désir d’actions, à travers drames et comédies. »

Valérie Berty

Saul Williams

Saul Williams né le 29 février 1972 à Newburgh, État de New York, est un poète, musicien, slameur et acteur américain connu pour mêler poésie et hip-hop alternatif.

Il a fait ses débuts d’acteur dans le film Slam de Marc Levin (Caméra d’Or 1998 à Cannes), qu’il a coécrit et dans lequel il joue. Film qui a été un véritable tremplin pour sa carrière à l’international ; et c’est en tant que poète et musicien que Saul Williams fait des tournées et donne des conférences un peu partout dans le monde, dans de nombreuses universités notamment.

Il a rencontré Anisia Uzeyman, aujourd’hui son épouse, en interprétant en 2013, à Dakar le film Tey (Aujourd’hui) d’Alain Gomis, dans lequel elle jouait également.

Neptune Frost est son premier long métrage en tant que réalisateur.

Kamal Lazraq

Né à Casablanca en 1984, Kamal Lazraq fait ses études de droit et de sciences politiques à Paris. En prime il y découvre le cinéma, à travers des films comme Sonate d’Automne d’Ingmar Bergman, qui lui a fait découvrir toute la puissance émotionnelle que pouvait receler le cinéma. Il découvre aussi des films proches de son cinéma : le néo-réalisme italien, Ken Loach, le cinéma américain des années 70.

Du coup, il passe le concours d’entrée de la FEMIS, dont il sort diplômé du département réalisation en 2011. Son court métrage de fin d’études, Drari, reçoit le 2ème Prix de la Ciné fondation à Cannes et le Grand Prix du court-métrage du Festival Entrevues de Belfort.

l réalise ensuite Moul Lkelb (l’homme au chien) en 2013, film qui reçoit de nombreux prix dans des festivals internationaux et qui est une sorte d’ébauche de son premier long métrage Les Meutes, pour lequel il est lauréat 2021 de la Fondation Gan pour le Cinéma.

Le film a obtenu le Prix du Jury de la sélection Un Certain Regard, Cannes 2023.

Lotfy Nathan

Lotfy Nathan est d’origine égyptienne et a grandi aux États-Unis. Il a reçu en 2013 le prix de l’Artiste émergent de l’année décerné par HBO pour son documentaire 12 O’Clock Boys, qui a été sélectionné dans 50 festivals, tels que SXSW, Sundance, Los Angeles, Lincoln Center, Viennale, Hot Docs, Londres, et CPH:DOX. Le film a été adapté en fiction par Sony Pictures sous le titre Charm City Kings.

Harka est son premier film de fiction.

Mohamed Kordofani

Mohamed Kordofani est un réalisateur, scénariste et producteur soudanais. Son premier court-métrage, Nyerkuk, remporte le prix Black Elephant du meilleur film soudanais, le prix Naas du meilleur film arabe au Festival de Carthage, le Prix du jury au Festival du film arabe d’Oran et le prix Arnone-Belavite Pellegrini au FCAAA de Milan.

Son deuxième court-métrage, Kejers Prison, a été projeté pendant la révolution soudanaise sur la place où se tenait le sit-in, devant des milliers de manifestants, et son documentaire A tour in love republic a été le premier film pro-révolution à être diffusé sur la télévision nationale soudanaise.

Sa dernière réalisation, This is Soudan, est un film de commande pour l’ancien Premier ministre soudanais, Abdallah Hamadok, afin de promouvoir le potentiel du Soudan auprès des investisseurs.

Goodbye Julia est son premier long-métrage de fiction. Il remporte le Prix de la Liberté de la section Un Certain Regard, Cannes 2023.

Ismaël Ferroukhi

Ismaël Ferroukhi (né le 26 juin 1962 à Kénitra) est un réalisateur, scénariste et dialoguiste français d’origine marocaine.

Filmographie

1993 : L’Exposé (court-métrage)
1996 : Court toujours : L’Inconnu (court-métrage)
1997 : Un été aux hirondelles (téléfilm)
2000 : Petit Ben (téléfilm)
2004 : Le Grand Voyage
2007 : Enfances, segment La Paire de chaussures
2011 : Les Hommes libres
2021 : Mica

Narcisse Wandji

Né à Douala, Cameroun. Narcisse Wandji est scénariste, réaisateur et producteur.

Après un master en Arts du spectacle et cinématographie à l’université de Yaoundé, il obtient un PHD en littérrature et une thèse à l’université de Bayreut en Allemagne

Il a réalisé une quin zaine de courts métrages.

Walls (2015) son dernier court métrage a été désigné meilleur meilleur court métrage camerounais lors du Festival Ecrans Noirs 2016 et sélecionné dans une vingtaine de festivals internationaux

Narcisse Wandji réalise un cinéma lyrique et provocateur qui dénonce les difficultés sociales de l’Afrique Contemporaine, notamment le chômage et les difficultés de la jeunesse.

Bendskins (2021)est son premier long métrage

Narcisse WANDJI est aussi Responsable de la Programmation de « MIS ME BINGA » , Festival International de Films de Femmes de la sous région Afrique Centrale (Yaoundé, Cameroun).

Filmographie

2021 : Bendskins LM
2016 : Walls (14 min)
2015 : Bazou, monde sans date ( Doc 26 min)
2013 : Mémoire de sang ( 26 min)
2011 : Rues des pays du Sud
2011 : Capronos (26 min)

Youssef Chahine

Visions d’Afrique a choisi de rendre (enfin !) hommage à celui qui est le plus souvent considéré comme le meilleur cinéaste africain.

Né le 25 janvier 1926 à Alexandrie dans une famille chrétienne d’origine libanaise par son père, avocat, Youssef Chahine part à 21 ans étudier le cinéma à Los Angeles. À son retour, trois ans plus tard, il réalise son premier film, Papa Amin.

Il est invité pour la première fois au Festival de Cannes en 1951, pour son film Le fils du Nil. En 1954, il lance la carrière d’acteur d’Omar Sharif dans son film Le Démon du désert. Mais le film qui marqua sa carrière fut Gare centrale, en 1958, chef-d’œuvre qui lui permit d’être reconnu comme l’un des plus grands cinéastes du XXe siècle. Chahine est crédité de la réalisation de 5 films mettant en vedette Salah Zulfikar dans des films importants dont Saladin (1963), Un jour, le Nil (1968) et Ces gens du Nil.

Fréquemment confronté à la censure, Youssef Chahine ne cesse néanmoins de dénoncer la bêtise et l’intégrisme, tout en multipliant les choix stylistiques, du mélodrame chanté (C’est toi mon amour) à la reconstitution historique (Adieu Bonaparte), de l’évocation autobiographique (Alexandrie pourquoi ?) au ballet (Le Destin).

À sa mort, en juillet 2008, il aura réalisé 37 films longs métrages, 4 courts métrages, aura joué dans 5 films et adapté au théâtre le Caligula d’Albert Camus.

« Gare centrale, L’Émigré, Le Destin, né à Alexandrie, Youssef Chahine a signé une œuvre généreuse, courageuse, combative, inventive, sans cesse inspirée par sa vie de cinéaste et de citoyen, nourrie du souvenir des films hollywoodiens de son enfance, en particulier les comédies musicales, ne reculant ni devant une reconstitution historique (Saladin, Adieu Bonaparte) ni devant l’évocation autobiographique (Alexandrie pourquoi ?, La Mémoire, Alexandrie encore et toujours).

Pour tous les amoureux de cinéma, Youssef Chahine est une figure incontournable, un nom indélébile, une voix qui s’élève et qu’on associe presque inconsciemment à l’Orient, au monde arabe. Il incarne un cinéma engagé, qui mêle divertissement et combat et qui porte les nuances d’un caractère complexe, souvent mal compris, parfois mal-aimé.

Chahine dénonce l’impérialisme tout en aimant l’Occident, s’attaque à l’islamisme tout en défendant le monde musulman. Chahine est tout cela à la fois car il est, avant tout autre chose, un esprit libre. » (Amal Guermazi)

Youssef Chebbi

Youssef Chebbi est un jeune auteur et réalisateur né en Tunisie en 1984.

Après des études d’art et de cinéma, il réalise deux courts-métrages, « Vers le Nord »et « Les Profondeurs »,tous deux sélectionnés au festival de Clermont-Ferrand et diffusés en 2011 sur France Télévision.

Il coréalise ensuite avec Ala Eddine Slim le long métrage documentaire « Babylon« , qui raconte la vie et la mort d’un camp de réfugiés à la frontière tuniso-libyenne.

Le film est récompensé par le grand prix de la compétition internationale au FID de Marseille et programmé au MoMA à New York.

« Askhal » est son premier long métrage. Il a été sélectionné et présenté à la Quinzaine des réalisateurs à Cannes en 2022.

Youssef Chebbi est également musicien et producteur au sein du label Bookmaker Records. Il est le cofondateur du festival de musique Sailing Stones Festival, qui se déroule chaque année dans une différente région de la Tunisie.

Filmographie

2022 : Askhal (long métrage)
2012 : Babylon (documentaire, coréalisé avec Ismaël Chebbi, Ala Eddine Slim)
2012 : Les Profondeurs (court métrage)
2010 : Vers le Nord (court métrage)