Laurent Chevallier, né en 1955, s’oriente dès ses études vers le documentaire. Assistant caméraman, directeur de la photographie pour des réalisateurs comme Jean-Jacques Beineix, René Allio, Patrice Leconte, il réalise dès 1979 de nombreux documentaires pour la télévision française. En 1990, Djembefola l’amène en Guinée où il va réaliser L’Enfant Noir (1995), adapté du roman de Camara Laye, Circus Baobab (2000), Hadja Moï (2005), Momo le doyen (2006), La Trace de Kandia (2014) et, enfin, Le Courage en plus.
Type d'intervenant : Documentariste
Carlos Yuri Ceuninck
En partenariat avec Cinémondes, festival international du film indépendant de Berck-sur-Mer.
Carlos Yuri Ceuninck est un cinéaste cap-verdien dont le travail se distingue par une approche artistique et une sensibilité uniques, profondément ancrées dans les réalités culturelles et sociales du Cap-Vert. Réalisateur, scénariste et producteur cap-verdien et belge, Carlos Yuri Ceuninck est né en 1976 à Santo Antao (îles du Cap-Vert). Il a étudié l’histoire de l’art, les langues étrangères (en Belgique), puis l’anthropologie et l’anglais aux USA.
À l’EICTV (École internationale de ciné et télé de Cuba), il se spécialise dans le documentaire. Il a réalisé des courts-métrages : Listen and Sea, Without Taste, Touch or Smell (2005), To Beef or Not to Beef, That is the Question on the Isle of Mu (2004), Dona Mónica (2020), avant un premier long-métrage documentaire The Master’s Plan (2021), suivi de Omi Nobu-L’Homme Nouveau (2023).
Avec son épouse Natasha Craveiro-Ceuninck, il a créé une société de production, Kori Kaxoru Films, basée au Cap-Vert.
Carlos Yuri Ceuninck à propos de son travail de cinéaste
« D’aussi loin que je me souvienne, ma passion pour la narration vient de mon enfance. Mes parents me montraient des films sur cassette. J’ai des souvenirs de notre maison, sur l’île de Boa Vista au Cap Vert ; notre salon se transformait la nuit en un petit cinéma où nos voisins venaient regarder des films. Étant enfant, je rêvais des grands espaces des films de Sergio Leone, de la musique épique d’Ennio Morricone et d’univers angoissants avec Les Oiseaux d’Hitchcock ou Les Dents de la Mer, de Spielberg.
Quant au film OMI NOBU, lorsque j’ai entendu parler pour la première fois de Ribeira Funda, le village fantôme, et de son seul habitant Quirino Rodrigues, un homme de 76 ans, j’ai senti que l’histoire de cet homme était comme une métaphore de la lutte constante des Cap-Verdiens contre un environnement difficile, auquel ils sont également profondément attachés. Mais des années plus tard, lorsque j’ai finalement rencontré Quirino juste avant de commencer le tournage, je me suis rendu compte que l’homme en face de moi était devenu incapable de survivre seul dans un environnement hostile ; c’était un homme épuisé, à la santé fragile, accablé par le fardeau de la solitude et dont la survie était menacée. Cela a radicalement changé ma perspective et ma façon de raconter l’histoire. Le point culminant de ces changements inattendus s’est produit avec la mort de Quirino, juste avant la fin de notre tournage, ce qui a encore une fois provoqué un changement important de la structure du film. Le processus de montage a été crucial pour nous confronter à ces défis et nous aider à trouver un moyen de raconter l’histoire.
Réaliser ce film m’a fortement marqué. Sur le plan personnel, avec la rencontre d’un homme, Quirino, qui a vécu une vie simple faite de forces et de faiblesses humaines, et sur le plan professionnel. Ce film a été une expérience, un apprentissage, qui m’a permis de prendre conscience de la nécessité d’être flexible dans tout le processus de réalisation d’un film documentaire.»