Mo Harawe

Réalisateur, scénariste et producteur somalien, né à Mogadiscio (Somalie), Mo Harawe vit à Vienne (Autriche) depuis 2009. Il a réalisé des courts-métrages multi-primés. The Story of the Polar Bear That Wanted to Go to Africa (2018), Life on the Horn (2020, Tanit d’Or aux JCC  2021, Tunisie), 1947 (2020), Will My Parents Come to See Me ? (2023, Grand Prix du Festival de Clermont-Ferrand).  

Il a créé à Mogadiscio sa maison de production Maanmaal ACC. The Village Next to Paradise est son premier long-métrage.

C.J. « Fiery » Obasi

C.J. Obasi, affectueusement surnommé « Fiery », a grandi dans le sud-ouest du Nigéria en regardant des films d’horreur et en dessinant des BD de super-héros. Diplômé en informatique de l’université du Nigéria, il se tourne vers le cinéma et réalise son premier long-métrage Ojuju en 2014,  puis O-Town, un thriller policier. 

En 2019, il co – fonde le collectif de cinéma nouvelle vague Surreal16 qui veut se démarquer de Nollywood, de son mode de production, des thèmes abordés et de son esthétique. 

Le collectif produit Visions en 2017 et Juju Stories en 2021. Au cœur de son travail, la rencontre entre les mythes traditionnels et le monde dit « moderne ».

Billy Touré

Billy Touré, né en décembre 86, est réalisateur, technicien du son, assistant caméra spécialisé en prises de vues aériennes. Comme ingénieur du son, il a notamment travaillé sur les films La Trace de Kandia (2014), L’Absence de Mama Keïta (2008), Tout l’or du monde (2006), Il va pleuvoir sur Conakry (2005). Son court-métrage Une journée de N’Ga Touré (2013) a obtenu le Prix du meilleur documentaire au Festival Premier Film de Conakry. Le Courage en Plus est son premier long-métrage.

Mamadou Ottis Bâ

Acteur et réalisateur dakarois, Mamadou Ottis Bâ apprend à Paris l’art dramatique puis le cinéma à la FEMIS. 2011, premier court-métrage, Une histoire vraie, suivi de Le rêve d’Amadou, (short film corner Cannes 2013). 

Dent pour dent est présenté en compétition au Fespaco 2023. Nourri des films de Sembène Ousmane – Xala ou Le Mandat – Ottis traite sa société dans son ensemble : « Relation hommes-femmes, situation économique, enfants de la rue, émigration, éducation, des sujets qui forment une image avec des millions de pixels (..) celle que l’on voit. »

Wasis Diop

Auteur-compositeur et interprète rare et méticuleux, Wasis Diop partage son temps de création entre musiques pour le cinéma, chansons « ourlées », et comédies musicales, (l’Opéra du Sahel 2007). Wasis Diop a une importance toute particulière sur la scène musicale cinématographique. Pionnier de la world music dans les années 70, il fait partie des artistes africains les plus admirés en Afrique et dans le monde. Il a voyagé sans se préoccuper des « frontières » à travers les univers musicaux du Japon, de Jamaïque ou de Tunisie. Il a écrit d’extraordinaires musiques de films pour la plupart des grands cinéastes contemporains, de Djibril Diop à Idrissa Ouedraogo, Moussa Sène Absa, Moussa Touré, ou Mahamat Saleh Haroun. Il a d’ailleurs reçu le prix de la meilleure musique de long métrage pour l’ensemble de sa contribution au cinéma africain, en 2011, au Fespaco. Wasis Diop a composé les musiques de Hyènes (dont il a assuré la direction artistique) et de la Petite Vendeuse de soleil, dont il a terminé le montage. Il est également réalisateur et on lui doit un portrait très sensible de Joe Ouakam plasticien et acteur, qui tient un des rôles principaux de Hyènes (le professeur).

À propos

« Avec Djibril, mon frère, quand  il nous a fallu nous projeter dans le monde avec toute l’émotion de nos cœurs qui battaient d’une manière déraisonnable, Djibril a longtemps hésité. Il voulait faire de la musique. Il avait même un nom de chanteur – que j’ai oublié ! Et moi j’aimais beaucoup la photo et puis les choses se sont inversées brutalement, il m’a transmis tout le goût qu’il avait de la musique. Et voilà ! C’est lui qui est devenu cinéaste et moi je fais de la musique ! Mais en réalité quand Djibril tournait, j’étais tout le temps avec lui, et très actif sur ses plateaux ; j’ai même joué dans ses films. Ça lui donnait toute la latitude de s’absenter quand il en éprouvait le besoin, d’aller en méditation et de revenir parce que c’est comme ça qu’il travaillait. Quand il écrivait, Djibril aimait beaucoup raconter ses séquences dans les bars. Et le fait de les raconter l’amenait à aller beaucoup plus loin, parce qu’il avait tellement joué les scènes que, sur le plateau, il les changeait complètement. C’était sa façon de se renouveler. Il continuait à écrire sans arrêt en fait.

Quant à moi, je suis vraiment devenu musicien à Paris avec le West African Cosmos, le groupe monté par Umban U Kset au début des années 70. Nous avions un élan, une énergie, un enthousiasme incroyables… et nous étions libres car nous avions quitté nos territoires d’origine pour nous retrouver à Paris. En Afrique, on appartient quand même, à des sociétés castées où seuls les griots étaient autorisés à faire de la musique ! Nous avons commencé à composer pour le cinéma avec la bande originale du film de William Klein sur le combat du siècle, celui de Mohamed Ali au Zaïre, Mohamed Ali the greatest en 1974. Puis j’ai quitté le West African Cosmos qui était un peu mon école, ma bande… Plus tard, Hyènes a été le premier film qui m’ait ouvert la voie du cinéma en 1992. J’ai une vision cinématographique de la musique. Quand je fais de la musique, je raconte une histoire, je vois des images. J’ai beaucoup travaillé avec mon frère ; on a passé des heures à essayer de faire des plans, à réfléchir sur la composition d’un plan. Et c’est quelque chose qui me poursuit jusqu’à aujourd’hui. Même quand j’écris une simple chanson, je suis encore dans le cinéma. »

Propos recueillis par Catherine Ruelle 2020

Autour de l’œuvre de Djibril Diop Mambety : Djibril Diop Mambety ou le voyage de la Hyène 

(préface Martin Scorsese. éd. L’Harmattan, 2020, œuvre collective sous la direction de Simona Cella et Cinzia Quadrati).

Sénégal Mu 22 – 05©Desjeux, Dakar, le chanteur Wasis Diop lors du Gorée jazz festival 2004

Damien Ounouri

Adila Bendimerad et Damien Ounouri se sont associés pour la réalisation du film La Dernière Reine (2022)

Damien Ounouri est un réalisateur franco-algérien né à Clermont-Ferrand.
Il a étudié la théorie du cinéma à l’université Paris 3 Sorbonne Nouvelle. Son film de fin d’études, Xiao Jia rentre à la maison (2008), sur le cinéaste chinois Jia Zhang-Ke, a été sélectionné dans de nombreux festivals internationaux. Son premier long-métrage documentaire, Fidaï, sur la guerre d’Algérie (2012), a été projeté au Festival de Toronto et a remporté de nombreux prix.

En 2014, il a présenté le projet Chedda à la Fabrique des Cinémas du Monde (Festival de Cannes). En 2016, son court-métrage Kindil El Bahr a été sélectionné à la Quinzaine des Réalisateurs à Cannes.

Il a co-écrit et co-réalisé en 2022 , avec Adila Bendimerad, La Dernière Reine.
Damien Ounouri, réside et travaille à Alger.

Baloji

Baloji (Baloji TSHIANI) est un réalisateur, scénariste, producteur, rappeur, auteur-compositeur, poète, acteur-performeur, directeur artistique de films et clips vidéos, styliste.
Né en 1978 à Lubumbashi au Zaïre (aujourd’hui en République démocratique du Congo), il a grandi à Liège, en Belgique.
Il est d’abord remarqué comme musicien. Connu sous le nom de MC Balo, il s’investit dans le rap, fait la rencontre de jeunes rappeurs et forme avec eux le groupe Starflam.
Il se lance vite dans une carrière en solo et publie son premier album solo, Hôtel Impala, certifié disque d’or, suivi par un second album, Kinshasa succursale, et de 64 Bits and Malachite en 2015.
Après quelques rôles d’acteur, il réalise des courts métrages dont, en 2019, Zombies qui reçoit de nombreux prix. Son premier long-métrage de fiction, Augure, est sélectionné au Festival de Cannes 2023 (premier film de la République démocratique du Congo sélectionné à Cannes) dans la section Un Certain Regard. Il obtient le prix de la Nouvelle Voix.

FILMOGRAPHIE

2023 : Augure (long-métrage )
2019 : Zombies (court-métrage )
2019 : Afrofuturistik (long-métrage ), co-réalisateur
2018 : Kaniama show (court-métrage)

Moussa Sène Absa

Silhouette longue et fine, un éternel couvre-chef sur la tête, Moussa Sène Absa est un artiste passionné et engagé. Le cinéaste a une œuvre très importante – courts-métrages, longs-métrages, documentaires ou fictions – à travers laquelle il se penche sur les conditions de vie et les problèmes sociaux au Sénégal. 

Par ailleurs, son talent de peintre est reconnu et ses œuvres sont régulièrement exposées au Sénégal, en Europe ou en Amérique.

Artiste aux multiples facettes, peintre, écrivain, musicien, acteur, metteur en scène de théâtre, Moussa Sène Absa est né en 1958 à Tableau Ferraille, une banlieue de Dakar. 

Il débute sur les planches comme acteur puis passe à la mise en scène de théâtre avec la pièce La légende de Ruba dont il est également l’auteur.

Il aborde le cinéma par le biais du scénario avec Les enfants de Dieu, puis Le Prix du Mensonge, sa première réalisation en 1988 (Tanit d’argent aux JCC – Carthage).

En 1991, il réalise un long-métrage, Ken Bugul, puis plusieurs courts-métrages en 1992 : Jaaraama, Set setal, Entre vos mains

L’année suivante, il réalise le long-métrage Ça Twiste à Popenguine, un film très moderne sur des bandes de jeunes, qui assoit sa renommée à l’international.

En 1994, il signe Yalla Yaana puis, en 1996, Tableau Ferraille, long-métrage en 35mm qui remporte plusieurs prix dont celui de la meilleure photo au FESPACO 97. Le film raconte les désillusions de la vie politique à travers l’histoire d’un personnage qui gravit les échelons du pouvoir et qui se perd en route.

Il réalise ensuite les documentaires Jëf-Jël (1998) et Blues pour une diva (1999).

En 2002, il tourne Madame Brouette, film en “hommage aux femmes”, deuxième film d’une trilogie entamée avec Tableau Ferraille qu’il terminera avec son dernier film, Xalé.   

Moussa Sène Absa tourne encore quelques films au Sénégal avant de s’exiler à la Barbade, dans la mer des Caraïbes; il y est professeur à l’université West Indies, en charge du département cinéma.  En 2010,  il y tourne Yoolé, documentaire poignant sur la dérive d’une pirogue partie du Sénégal jusqu’aux côtes de la Barbade. 

À son retour au Sénégal, il travaille sur une série télévisée puis revient au cinéma en 2022 avec Xalé. Dans ce film, la musique et les chants sont omniprésents. Le chanteur intervient à la manière des griots ou d’un chœur antique. Il est là pour nous rappeler de manière incantatoire que le destin d’un individu est souvent le fruit de son passé.


Pour Moussa Sène Absa, faire des films « est une question d’urgence ; il est vital de se confronter aux réels problèmes de notre société, et le cinéma est un médium important qui peut nous aider à comprendre et à résoudre les problèmes de notre continent ».

Un engagement bien réel, qui se manifeste également par ses prises de position publiques.  Moussa Sène Absa n’hésite pas à intervenir sans langue de bois pour évoquer la crise du cinéma ou la situation politique de son pays. 

Filmographie

1988 Le Prix du mensonge

1990 Ken Bugul

1991 Entre nos mains ; 

         Jaaraama ; 

         Set Setal

1992 Moolan

1993 Offrande à Mame Njare

1994 Ça twiste à Popenguine ; 

             Yalla yaana

1996 Tableau ferraille

1998 : Jëf Jël 

2001-2003 : Góor-góorlu

1999 Blues pour une diva

2001 Ainsi meurent les anges

2003 Madame Brouette

2004 Ngoyaan, le chant de la séduction

2006 Téranga Blues

2010 Yoolé

2020 Black and White (série télévisée)

2023 Xalé, les blessures de l’enfance

Mehdi Charef

Né en Algérie en 1952 et arrivé en France en 1962, Medhi Charef est romancier, scénariste et cinéaste, auteur de plusieurs romans et d’une dizaine de films.

A son arrivée en France, il passe une grande partie de son enfance et de son adolescence dans le bidonville de Nanterre puis dans les cités de transit de la région parisienne. Fils d’un terrassier, il travaille lui-même en usine de 1970 à 1983, comme affûteur.

En 1983, il publie chez Mercure de France son premier romanLe Thé au harem d’Archi Ahmed, premier roman d’un écrivain d’origine algérienne. Il est, avec ce premier ouvrage, considéré comme le père de ce qu’on a appelé la « littérature beur ».

Ce premier ouvrage est suivi par la publication chez le même éditeur de trois autres romans entre 1989 et 2006 (Le Harki de Mériem, La Maison d’Alexina et À bras le cœur). En 1985, il aborde le cinéma : le cinéaste Costa-Gravas lui conseille de réaliser lui-même la version cinématographique de son roman Le Thé au harem d’Archi Ahmed, dont il écrit aussi le scénario. Le film, intitulé Le Thé au harem d’Archimède, remporte de nombreux prix, notamment en 1985 le prix de la jeunesse au Festival de Cannes et le prix Jean Vigo, puis le César du meilleur premier film à la 11ème cérémonie des Césars.

Entre 1986 et 2015, il réalise 10 films. En 2005, il signe une première pièce de théâtre, 1962 – Le dernier voyage, évoquant la fin de la guerre d’Algérie.

Il publie successivement trois ouvrages en 2019 (Rue des pâquerettes), en 2020 (Vivants) et en 2021 (La cité de mon père). Le premier lui vaudra en 2020 le Prix littéraire de la Porte Doréequi récompense chaque année une œuvre écrite en français ayant pour thème l’exil, l’immigration, les identités plurielles ou l’altérité liée aux réalités migratoires.

Les Romans

1983 : Le Thé au harem d’Archi Ahmed, Mercure de France
1989 : Le Harki de Mériem, Mercure de France (réédition Agone en 2016)
1999 : La Maison d’Alexina, Mercure de France
2006 : À bras le cœur, Mercure de France
2016 : Une enfance dans la guerre – Algérie 1954/1962 (Collectif), Bleu autour
2019 : Rue des pâquerettes, Hors d’atteinte
2020 : Vivants, Hors d’atteinte
2021 : La Cité de mon Père, Hors d’atteinte

Les Films

1985 : Le thé au harem d’Archimède
1986 : Miss Mona
1987 : Camomille
1991 : Au pays des Juliets
1995 : Pigeon vole (Film TV)
1999 : La Maison d’Alexina(Film TV)
1999 : Marie-Line
2001 : La Fille de Keltoum
2007 : Cartouches gauloises
2008 : Les enfants invisiblesÉpisode Tanza (collectif de réalisateurs pour l’UNICEF)
2015 : Graziella

Alan Brain

Alan Brain est un cinéaste et journaliste péruvien-américain. Il a travaillé longtemps comme monteur et réalisateur dans les secteurs de la publicité commerciale et de la production de documentaires, de longs métrages et de séries télévisées.

Il a travaillé comme monteur pour plusieurs journalistes péruviens tels que César Hildebrandt, l’un des plus importants journalistes péruviens des dernières décennies, ainsi que pour le célèbre réalisateur et producteur péruvien hollywoodien, Luis Llosa.

De 2008 à 2014, Alan Brain a travaillé comme réalisateur de documentaires pour la mission des Nations Unies en République Démocratique du Congo, à Kinshasa.

Il s’est alors beaucoup intéressé à la Rumba congolaise et à son histoire, en rapport avec l’histoire du Congo. La réalisation du documentaire « The Rumba Kings » lui a demandé plus de 5 ans de travail et est sorti sur les écrans en 2021.