Appoline Traoré est née en 1976 à Ouagadougou d’un père diplomate. La profession de son père lui fait parcourir le monde. À 17 ans, la famille s’installe aux États-Unis et elle fait des études à l’Emerson College de Boston, un établissement réputé dans les domaines de l’art et de la communication.
Elle réalise plusieurs courts métrages dans les années 2000, notamment The Price of Ignorance (Le Prix de l’ignorance) en 2000, sur la victime d’un viol à Boston, aux États-Unis, et Kounandi (La Personne qui porte chance) en 2003, sur une naine rejetée de tous, film sélectionné pour le festival international du film de Toronto 2004.

Elle produit son premier long-métrage en 2004 : Sous la clarté de la lune, puis rentre au Burkina Faso en 2005, et travaille avec Idrissa Ouedraogo, son mentor et ami. En 2008, elle réalise une série télévisée, Le Testament. Deux longs métrages la font connaître à l’international : Moi Zaphira en 2013, puis Frontières en 2017, un film primé au Fespaco, le festival de cinéma de Ouagadougou, tout comme Desrances en 2019.

Pour la troisième fois de sa carrière, la cinéaste était en compétition lors de la 28e édition du Fespaco avec son cinquième film,  Sira  qui a remporté l’Etalon d’argent et 5 prix spéciaux.

« Sans compromis, Sira  le film d’Apolline Traoré l’est autant que sa réalisatrice, qui s’affirme dans son cinquième long-métrage, entre résilience et résistance. Sira est un symbole : « Mon film parle du terrorisme dans le Sahel et raconte comment les populations se battent pour se défendre et survivre. J’ai décidé de prendre une femme comme héroïne, car depuis le début de ce fléau, on parle beaucoup des actions de l’armée ou des politiciens, mais on parle beaucoup moins des femmes, et de comment elles se battent. »
Sophie Garcia. Le Monde