Estran : Samedi 21 - 15 h
Eldorado : Dimanche 22 - 21 h

Hauts plateaux du Burundi, de nos jours. Après la mort de son frère Matalusa, un mineur de coltan en fuite rencontre Neptune, une hacker intersexe. Réfugiés dans une zone pirate où sont recyclés des déchets électroniques, ils forment un collectif de cyberpirates anticolonialistes, dans l’espoir de renverser le régime autoritaire qui contrôle la région. De leur union va naître une déflagration cosmique, virtuelle et surpuissante.

« Avec ce nouveau film, le duo Saul Williams et Anisia Uzeyman réunit tous ses talents. Le chant et la danse viennent raconter l’histoire davantage que les dialogues, et font naître la poésie là où tout semble désespéré et désespérant. À l’image de Neptune, personnage non-binaire et véhicule d’énergie magique ou extraterrestre, l’esthétique du film déjoue nos repères classiques pour trouver d’autres voix et inventer une autre beauté. Parfois dépouillé, parfois flamboyant, Neptune Frost convoque la science-fiction là où on n’a pas l’habitude de la voir : dans le terrain boueux des mines de coltan en Afrique où les esclaves se font descendre pour peu qu’ils posent leur pelle deux minutes. Dès l’introduction, l’intention est claire : dénoncer l’horreur d’une exploitation qui n’émeut que trop rarement la communauté internationale.

Pourtant, le film n’a rien d’un quasi-documentaire déprimant sur une situation qui donnerait de bonnes raisons de déprimer. Au contraire : tout est fait pour donner espoir. Un chant ou une danse répondent à chaque acte de violence, et les couleurs d’un électronique fantasmé viennent éclairer la nuit africaine. Les personnages se réapproprient ce fameux coltan qui fait leur malheur pour inventer une énergie nouvelle, une technologie magique. »

Judith Beauvallet, Écran large